vendredi 15 décembre 2017

ARRIVAL de Denis VILLENEUVE

FILM

Denis Villeneuve,cinéaste québécois s'est lancé dans un film de science-fiction en 2016.
On s'attend donc à un film personnel,original,innovant dans la manière de traiter ce "Premier contact" entre des extraterrestres et des humains.
L'incontestable réussite visuelle,esthétique du film ne le sauve pas de multiples invraisemblances et surtout... de mièvrerie!
La mise en scène de cette rencontre entre terriens et heptapodes laisse perplexe,si improbable et surréaliste.
Comment communiquer en effet?avec des mots humains?avec des glyphes? 
Et Villeneuve de filmer ces créatures floues propulsant sur la toile des jets d'encre face à des humains tantôt apeurés,tantôt sceptiques...
Traduction vouée à l'échec,compréhension incertaine des cercles et dessins,malentendus se succèdent,mettant en ébullition le monde politique planétaire qui prête bien sûr des intentions guerrières et maléfiques à ces êtres venus d'ailleurs.
Invraisemblable est alors ce coup de téléphone que Louise,la linguiste chargée de décoder les glyphes donnera (ou a donné?) à un général chinois et qui changera la géopolitique mondiale.Cet échange téléphonique (de même que certaines scènes intimes mère/fille) a-t-il eu lieu ou aura-t-il lieu?c'est LA question,car le cinéaste joue sur les axes du temps,en mélangeant passé et avenir.Les "flashbacks" sont souvent des "flashforwards".
C'est là l'ingrédient philosophique du film qui malheureusement ne sauve pas l'ensemble.

                                             
 

vendredi 8 décembre 2017

LA FEMME DE L'OMBRE de Arnaldur INDRIDASON

LIVRE
On est rarement déçu quand on lit un Indridason.
L'écrivain islandais signe une fois encore un récit soigné,finement tressé à l'intrigue serrée.
Deux enquêtes sont menées en parallèle,se chevauchent et finissent par subtilement se rejoindre comme les deux affluents d'un fleuve,livrant la clé de l'énigme.
Écriture simple,fluide,si captivante aussi.
Un art d'installer ses personnages,leur passé parfois trouble,de décrire les lieux qu'ils fréquentent et de décrypter les mobiles politiques des crimes ou disparitions inexpliquées.
Les faits en effet se déroulent pendant la deuxième guerre mondiale en Islande et dans les pays nordiques sous occupation allemande.
L'écrivain,historien de formation est clairement interpellé par l'idéologie nazie et son cortège de collaborations,trahisons,de positions opportunistes dont l'Islande notamment fut le théâtre.
 

vendredi 1 décembre 2017

LOVELESS de Andreï Zviaguintsev


FILM

L'HUMAIN est au coeur de tous les films d'Andreï Zviaguintsev,particulièrement dans le cercle familial et conjugal.Cette fois,c'est un couple qui se déchire,qui s'affronte à coups de  reproches et de propos haineux.Tout ça en ignorant la présence de leur jeune fils,Aliocha qui entend tout et sanglote dans sa chambre.
Le lendemain,l'enfant aura disparu suscitant angoisse,remords et culpabilité chez les parents atterrés.C'est filmé avec une totale maîtrise et une grande pureté que le Jury du festival de Cannes a saluées en attribuant au film "son" prix,le Prix du Jury.
Le cinéaste conduit son récit de main de maître,filmant avec la même justesse les intérieurs de l'appartement et l'extérieur...,la nature,la forêt,les rues.
Paysages désolés,forêt glacée à l'image des parents englués dans leur haine dévastatrice.
C'est donc un film rude,dur,mais excessivement attachant qu'il nous est donné de voir.
La noirceur de l'âme humaine...,mais aussi sa capacité de rédemption que les Russes savent si bien dépeindre en littérature et au cinéma.