lundi 17 juillet 2017

LE DIMANCHE DES MÈRES de Graham SWIFT

LIVRE
Une journée particulière,ce dimanche où les domestiques rendent visite à leur mère.
Sauf que Jane,jeune femme de chambre est orpheline et s'interroge sur son emploi du temps.
Finalement,elle répond à la proposition de son amant,Paul aristocrate et le rejoint chez lui.
Ce court,très (trop?) court roman se déroule dans une ambiance feutrée,tout en nuances.Grande beauté formelle,style ciselé:chaque mot minutieusement choisi concourt à la réussite de la phrase.
Passage remarquable,quand Jane,après le départ de son maître parcourt les lieux,observe les livres,saisit un tissu...tout ça est d'une totale légèreté et délicatesse.
Ceci dit,on reste à distance de cette histoire,aucune émotion n'est ressentie. 
L'impression d'avoir eu entre les mains un bijou,certes,mais dépourvu de densité,de vie.

Extraits:

"Elle pédala dur au début, puis se mit en roue libre et acquit de la vitesse. Elle entendait ronronner son vélo, elle sentait l'air gonfler ses cheveux, ses vêtements et, semblait-il, ses veines. Le sang chantait dans ses veines et elle en aurait fait autant si la force irrésistible de l'air ne l'avait pas empêchée d'ouvrir la bouche. Jamais elle ne saurait expliquer cette totale liberté, cette folle impression que tout était possible. Dans tout le pays, des bonnes, des cuisinières et des nounous avaient été "libérées" pour la journée, mais y en avait-il une qui fût aussi libre qu'elle ?"

 "Elle reconnut des titres d'ouvrages qu'elle avait lus. Elle n'était donc ici ni une parfaite étrangère, ni une intruse. En un sens, elle y était même à sa place."

 « Après quoi, il disparut. Pas d’au revoir. Pas même un petit baiser. Juste un dernier regard. Comme s’il l’aspirait, comme s’il la buvait jusqu’à la dernière goutte. Et imaginez ce qu’il venait de lui accorder : sa maison, oui, toute sa maison! Il la lui laissait. Elle était à elle, elle pouvait en faire ce qu’elle voulait, la mettre à sac si tel était son bon plaisir. Toute à elle. Et que pouvait faire de son temps une bonne en congé en ce dimanche des mères, alors qu’elle n’avait pas de famille dans laquelle se rendre? »

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