lundi 27 janvier 2014

L'AMOUR EST UN CRIME PARFAIT des frères Darrieu

FILM

Film très écrit ( forcément, il s'inspire du roman  "Incidences" de Philippe DJIAN  ...)
porté avec brio par l'acteur Mathieu Amalric.
Les multiples expressions de son  visage donnent le ton du film.
Visage , tantôt incrédule, troublé,émerveillé, tourmenté, vulnérable ....
Les paysages magnifiques des Alpes sont un autre atout du film et donc pourquoi pas le sous-titre
"Visage et paysages"...
Marc , professeur de littérature , anime des ateliers de littérature à l'Université. Séduisant et séducteur, les filles sont folles de lui. L'une disparaît, une enquête débute, mais la vie , la vie débridée de Marc  avec
son lot de conquêtes amoureuses se poursuit ......suite à l'écran!!!

La phrase qui inaugure le film et l'atelier d'écriture est la suivante:
"L'homme est moins marqué par les expériences du passé que par les paysages dans lesquels il a vécu"  ... Écrivez-moi le paysage de votre père , de votre mère , de votre frère ou de votre soeur , dit le
professeur.

Ce film m'a donné envie de lire le roman de DJIAN qui a été , par ailleurs, très bien accueilli par la critique.

vendredi 24 janvier 2014

La cuisinière d'Himmler de Franz-Olivier GIESBERT



LIVRE

Décidément, j'aime le style de Franz-Olivier GIESBERT.
( J'ai lu "La souille" en 1995  et "L'Américain en 2004 )

Un style simple, efficace, sans fioritures qui favorise la lecture.
Un contenu profond, mais exprimé en phrases légères  et teintées d'humour.
Cette fois, l'écrivain-journaliste s'est glissé dans la peau d'une arménienne, née en 1907, rescapée du génocide. Personnage fougueux, haut en couleur qui traverse ce 20ème siècle.
On vit ses joies , ses tourments, ses virées vengeresses , on suit ses emballements comme ses déboires amoureux.
Étonnant pour un livre, mais il  s'en dégage  un vrai enthousiasme contagieux , un plaisir sensuel de cuisiner, de manger, d'aimer , de sentir le corps désiré , de croquer la vie à pleines dents, de goûter à tous les plats , fussent-ils fades ou amers.
C'est aussi un voyage spatio-temporel. On traverse  tout ce 20ème siècle, de Marseille à Pékin, en passant par Chicago, en rencontrant Himmler, Sartre et Beauvoir, des Juifs, des collabos, des impunis et aussi les petites frappes de Marseille en 2012...


Quelques phrases qui m'ont plu:

p18 : " Le grand âge qui est le mien ( elle a 105 ans  au début du récit )  m'a appris que les gens sont bien plus vivants en vous une fois qu'ils sont morts.C'est pourquoi mourir n'est pas disparaître, mais , au contraire, renaître dans la tête des autres."

p296 : " Je n'aime pas les crépuscules. C'est comme s'ils me retiraient la vie de la bouche.Le monde est mal fait : le soleil se couche toujours  quandon a le plus besoin de lui. "  ( J'adore !!!....)

Un lien vers une courte video de F.O Giesbert expliquant  le contexte de son roman:

http://www.youtube.com/watch?v=aK82KjLP-wY


lundi 20 janvier 2014

LE LOUP de WALL STREET de Martin Scorsese

FILM

"Le   Loup de Wall Street "   ....  OU  les ravages du fric, du sexe et de la drogue - cocktail détonant!!:

Ce film fait froid dans le dos.
Tant de turpitudes, de débauches , de dépravations ......MAIS il y a la manière et ça , c'est l'art de Scorsese de nous servir le plat bien chaud , relevé, épicé.
Ces presque 3 heures de film passent à toute allure. C'est rythmé, enlevé.
Pas de temps mort dans l'ascension de ce jeune loup , génialement interprété par Di Caprio qui montre ici l'étendue de son talent d'acteur.

 IL SAIT TOUT FAIRE : jouer l'arriviste , le manipulateur brillant qui galvanise ses troupes, le mari paumé , idiotement amoureux de sa femme, le drogué baveux , en pleine défonce , le finaud qui essaie de jouer au plus fin avec un agent du FBI ....  

Le film est techniquement brillant, mais dépourvu de toute réflexion morale.
Aucune leçon à tirer. On nous montre juste un univers décadent,corrompu,irresponsable.
Et je le répète: ça fait froid dans le dos. 

Je me permets de citer un extrait révélateur d'une critique lue sur un Blog "Avoiralire.com": 

  ...."Rail de coke après rail de coke, muqueuse après muqueuse, punchline après punchline, la team Scorsese/Winter 
bâtit sans décélérer une transe débile mais fascinante, qui porte la débauche friquée et le goût de la liasse vers un point d’abstraction –ou une zone vide de sens – dont on se demande s' il ne frôle pas l’art contemporain. Un cirque hédoniste jamais subversif, mais jouissif parce que conscient de ne pas l’être. Et quand les personnages baissent de régime, après avoir avalé 40 quaaludes assassins, le film se débrouille quand même pour tisser une séquence d’aventure enslow-motion opiacé aussi stressante qu’une course contre la mort. Ou en l’occurrence, contre la tôle."














lundi 13 janvier 2014

PHILOMENA de Stephen FREARS


FILM


   "Premières impressions"

  Une sujet dramatique qui ne tombe jamais dans le mélo.
  Un  tandem  mal assorti et qui pourtant se complète à merveille.
  De gros plans sur le  visage tantôt tourmenté, tantôt apaisé de "Philomena " ( Judi DENCH )
  Le pardon plutôt que la colère et l'esprit de vengeance.
  Que dire de plus ?   Allez voir ce film et laissez-vous emmener dans une histoire qui marque.

  " Avec un peu de recul ..."

 Le film est réussi à plus d'un titre : sur le plan esthétique , sur le plan des acteurs et surtout sur le plan du scénario.
 En effet, le suspense est bien présent de bout en bout et une série de questions se pose:
 L'héroïne va-t-elle retrouver ce fils qu'on lui a enlevé à 5 ans?
 Où vit-il?  "Qui" est-il devenu? A-t-il pensé à elle? à son Irlande natale?
 La quête de Philomena répondra à tout cela.
 La fin du film , en tous points remarquables, évacue toute polémique facile  et évit  le réquisitoire religieux.
 La vieille dame PARDONNE  là où les religieuses sont enfermées dans leur accusation rigide , transcendant ainsi la haine, la colère, la revanche.

 Dignité et grandeur d'âme d'une victime face à une religieuse incapable de compassion !!!
 Philomena, c'est l'élégance même.

mardi 7 janvier 2014

Tel père, tel fils de Hirokasu KOREEDA


FILM

Le réalisateur japonais de " Nobody knows" ( 2004 )  nous propose une histoire très sensible, pleine  d'humanité et de tendresse.


Une nouvelle fracassante vient briser le destin de 2 familles : leurs fils ne sont pas "leurs" fils , ils ont été échangés à la naissance.
Le choc est brutal. Que faire?  Comment réagir?
Les 2 familles vont se rencontrer , découvrir , apprivoiser peu à peu ce nouvel  enfant qui est le leur,mais dont ils ignorent tout.


Tous les personnages du film sont attachants: les pères, les mères , les 2 fils , un frère , une soeur ...
Leur évolution est finement esquissée , surtout celle d'un des deux pères, genre "psychorigide" qui jusqu'ici, absorbé par son métier , a  totalement négligé son rôle parental ....                           Il va  "craquer" , sortir de sa carapace , se laisser aller à la douceur.


Ce film a obtenu  LE PRIX DU JURY au dernier festival de Cannes (2013).

mercredi 1 janvier 2014

POPULAIRE de Régis Roinsard

FILM

Une petite comédie réjouissante, lumineuse , sans apprêts ....
Au menu :  la révélation d'une virtuose en dactylo. 
Nous sommes dans les années 50 et une sage jeune femme de province a décidé de devenir secrétaire.
Sous la tutelle de son patron qui la coache , elle devient championne toute catégorie de la machine à écrire
"Populaire" ( c'est la marque de l'époque ).
Cette ascension sociale s'accompagne d'une histoire d'amour avec ses pertes et  profits ...
Aucune surprise scénaristique n'est à attendre , le déroulement de l'histoire est des plus prévisibles .... et en même temps, un charme certain se dégage de ce film simple, touchant où  Déborah François  ( la mère dans "L'enfant" des Dardenne ...) révèle une palette impressionnante d'attitudes : tour à tour angélique, boudeuse, fausse naïve ou tigresse déchaînée ... Comme on dit, elle crève l'écran ... et Romain Duris  n'est pas en reste. 
Le rythme du film , les plans des concours de dactylos épousent parfaitement le cliquetis frénétique des frappes sur les touches du clavier .... Tout ça est très réussi et comme l'imagine Fernand Denis dans "La Libre Culture" du 28/11/2012 , un jour , on assistera peut-être à des "... tournois de SMS à un ou deux pouces" !!! ... Belle transposition, en tout cas.
 

LES PARTENAIRES de John Grisham - "Thriller juridique"

T
LIVRE

 Un petit cabinet d'avocats , assez minables , résidant à Chicago , entreprend une véritable croisade contre un médicament douteux , le  Krayoxx , un anticholestérol , responsable probable du décès de personnes obèses.
Leur modus operandi ? Partir à la pêche d'un maximum de cas susceptibles de justifier un procès contre le géant pharmaceutique. ça semble marcher grâce à l'appui d'un avocat en vue ....
MAIS coup de théâtre , les experts , médecins ou pharmaciens qui devaient témoigner à la barre,se rétractent, suite à des rapports qui lavent le médicament de tout soupçon.
Comment dès lors s'en sortir? Comment avertir  "en douceur" les clients à qui ils ont promis de substantiels dédommagements?
Ne vaut-il pas mieux retirer leur plainte et partir sur la pointe des pieds ? Laisser le soufflé retomber en douceur ? ...
La lecture de ce thriller juridique répond à ces questions.

Mais n'ai-je pas oublié l'essentiel?  Pourquoi ce titre "Les partenaires"?
Réponse : le héros de l'histoire, c'est David  Zinc , jeune avocat , la trentaine qui , suite à un "burn out"* dans une prestigieuse entreprise  , a proposé ses services à un binôme d'avocats , de seconde zone...
D'où le titre : LES PARTENAIRES.

* Ce burn out  qui survient au début du roman  est l'occasion de quelques pages d'anthologie ...
A ne pas manquer . Du grand GRISHAM.