lundi 23 janvier 2012

La couleur des sentiments de Tate TAYLOR


FILM

Un film traitant du racisme se doit d'éviter 2 pièges, celui du mélo facile et celui du manichéisme primaire . C'est le cas. " La couleur des sentiments " nous propose de suivre la vie de servantes noires dans l'Etat du Mississipi dans les années 6O.
Bien sûr, on s'émeut devant les injustices , les humiliations , les préjugés des femmes blanches..., mais on sourit aussi par moments et on sort de la séance revigoré à l'idée que des âmes nobles, il y en a partout et de "toutes les couleurs " !!!
Le propos du film est nuancé , la narration riche , l'humour finement distillé , les personnages réalistes et convaincants....Bref : COUP DE CHAPEAU pour ce 1er long métrage réussi.
Le scénario est tiré du roman de Kathryn Stockett , grand succès de librairie aux USA et en France.

mercredi 18 janvier 2012

LES PETITS MOUCHOIRS de Guillaume Canet


FILM

DE QUI SE MOQUE-T-ON ? ..... Après coup, je me dis que j'ai eu raison de réserver ma vision de ce film à une location en DVD.
J'ai dû m'obliger à regarder le film jusqu'au bout...Fin si prévisible, après 1 heure d'inconsistance et de vacuité...
En effet, que retenir de ces bobos qui , après avoir laissé leur pote accidenté à Paris, se retrouvent en bord de mer pour vivre un été " vraiment original"!!!! ? ....On passe de la tablée arrosée aux lits des couples qui fument et se posent des questions existentielles ...et surtout au bateau qui gicle sur les vagues méditerranéennes... PASSIONNANT tout ça, n'est-ce pas?
Bon , d'accord , la troupe d'acteurs est sympathique ,conviviale, on imagine aisément que sur le tournage , l'ambiance devait être excellente et riche en fous rires... , mais cela ne suffit pas , peu s'en faut , à produire un film de qualité !!!
Décidément , le cinéma français arrive rarement à me séduire .....Même si j'ai beaucoup apprécié, par exemple "Potiche" ou " Le concert"...




SHAME de Steve Mac Queen


FILM

Shame n'est pas un film sur le sexe, c'est un film sur l'absence d'amour.
Brandon, en effet, ( remarquablement interprété par Michael Fassbender ) , obsédé par son besoin de sexe et de jouissance est incapable de nouer quelque relation réelle , que ce soit....
Seules les prostituées, les revues porno ou les video hard sur le net peuplent son univers sexuel.
Le visage de cet homme tel qu'il nous est montré à l'écran à travers multe plans fixes , est triste à mourir. C'est celui d'un être en souffrance, rongé par son addiction , solitaire, dérangé dans sa petite vie ritualisée par l'irruption d'une soeur débordante, elle, d'émotivité et d'humanité ( c'est Carey Mullighan ) qui cherche le contact, en vain...
Qu'il soit dans son appartement cossu sans âme , dans le métro ou dans son bureau newyorkais , on ne retient de Brandon que ce regard , ces yeux, ce visage empreints d'une bouleversante souffrance.
Il fait penser à une mouche qui ne cesse de se cogner contre la vitre, sans possibilité de s'échapper.

mardi 17 janvier 2012

Rien ne s'oppose à la nuit de D. de Vigan


LIVRE

Le livre de Delphine de Vigan m'a énormément touchée.
Portrait de sa mère de l'enfance jusqu'aux derniers jours...
Après les premières pages consacrées à l'enfance de Lucile , à sa famille pour le moins excentrique, on s'attache au destin de cette mère excessive, passionnée , mais très déséquilibrée..
On ressent le désarroi croissant des 2 soeurs, encore adolescentes, face à une mère de plus en plus fragile , "bi-polaire" , incapable d'assumer et d'assurer la vie de sa famille.
Elles vivent sur le qui-vive , en état permanent d'inquiétude , celle de la retrouver dans un état de démence, voire pire...
De plus en plus , la femme adulte qu'est devenue la romancière peut se montrer empathique vis-à-vis de sa mère et laisser s'exprimer toute une affection et un attachement trop absent de leurs liens passés mère/fille... Même si elle reste avec ses questions , notamment sur les rapports pour le moins ambigus entre Lucile et son père , proches de l'inceste , sur ce qui a "déclenché" le suicide de Lucile , qui , disait-elle " voulait MOURIR VIVANTE" : magnifique expression!!!

Delphine de Vigan a obtenu le PRIX " France/Télévisions " 2011 pour son roman.



lundi 9 janvier 2012

A dangerous method de D. Cronenberg


FILM

Une histoire d'amour passionnel sur fond de psychanalyse.
Voilà le menu du dernier film de David Cronenberg.

C.Jung lutte, mais en vain, pour ne pas céder à l'attirance qu'il éprouve pour la jeune patiente qu'il a guérie de sa folie...Il finira par transgresser l'interdit de la sexualité dans la relation thérapeutique.
Cronenberg brosse de ça , de là , les grands thèmes de la psychanalyse: la guérison par la parole, le meurtre symbolique du père , le transfert et le contre-transfert, le stade oral, anal.....
Il restitue l'esprit des fondateurs, les divergences de vue et ensuite la rupture entre un FREUD , plus dogmatique et puriste et son disciple, JUNG , plus intuitif, qui prétend pénétrer l'âme humaine dans son entièreté , en ne se limitant pas à la libido...
L'apparition fort brève à l'écran d'un autre disciple , Otto GROSS, ( interprété par Vincent Cassel ) met un peu de piment, de désordre et disons-le , de folie dans un film finalement très sage, lisse, trop lisse!!!

Le jeu des 3 acteurs principaux ne m'ont guère convaincue:
- Keira Knightley joue la démence avec un excès, proche du ridicule...Viggo Mortensen est un Freud empesé , très caricatural....Quant à Michael Fassbender, qu'il soit amoureux transi ou psy à l'écoute , il reste peu crédible...
Un film donc , peu emballant qui m'a juste donné l'impression de revoir en images mon cours de philo, donné par le psychanalyste Alphonse De Waelhens en licence ....dans les années 70, eh oui...



mardi 3 janvier 2012

Le sanctuaire du coeur de DUONG THU HUONG

LIVRE
La romancière vietnamienne m'avait enthousiasmée avec sa vie d'Ho Chi Min , " AU ZENITH"... ( critique dans ce blog.....) Quelle déception donc à la lecture de son dernier roman , dont le point d'ancrage est la fugue d'un garçon de +/- 15 ans avec un ami ....Le début est captivant, car une amie de la famille, cousine de la mère initie une série d'interrogations et d'enquêtes sur le passé familial , l'enfance du garçon...mais après 200 pages ( le roman en conte 746!!!...) on s'égare, et commencent des récits dans le récit , doublés d'un va-et-vient entre passé et présent.....J'ai perdu le fil...et j'ai abandonné ma lecture , vers la page 300 .....
Vraiment dommage, car le style de la romancière reste lui aussi délié, doux, fluide ....