mardi 29 mars 2011

The adjustement bureau de G. NOLFI


FILM Chacun croit évoluer dans la vie , maître de ses choix et de sa destinée. Un jeune sénateur ( David Norris ) , promis à une belle carrière politique découvre à ses dépens qu'il est manipulé par une instance suprahumaine " L'AGENCE" et ses sbires ( tout droit sortis de Mad Men ) qui appliquent un Plan aussi impersonnel qu'implacable. Ce sont eux qui tirent les ficelles, édictent les règles, vérifient et interviennent pour rectifier les trajectoires. Selon le Plan, David ( alias Matt Damon ) doit renoncer à sa passion naissante pour une jolie danseuse, Elise pour assurer son avenir politique et réaliser ainsi le rôle que le destin lui a assigné dans l'Histoire avec un grand H. Vaincra-t-il ces opposants déterminés à entraver ses projets? Obéira-t-il? renoncera-t-il à cet amour ou déjouera-t-il le Plan?


Ces questions assurent le suspens du film , qui a le mérite de proposer des personnages crédibles, tout en surfant sur 2 genres pour le moins éloignés : la SF et la comédie sentimentale. Autre intérêt du film : la découverte de New York, de ses immeubles insolites , des intérieurs cossus , mais aussi de ses quartiers glauques.... En somme , un " petit INCEPTION" , moins sophistiqué sûrement mais qui tient la route et pose au passage quelques questions philosophiques intéressantes , celles du libre arbitre, des valeurs qui guident nos choix... Une histoire d'amour plausible sur fond de SF : pas mal non?

dimanche 13 mars 2011

La carte et le territoire de Michel HOUELLEBECQ.


LIVRE
Récompensé du " Prix Goncourt 2010 " , ce roman est moins original, moins provocateur aussi que les précédents. On est loin des prises de positions tranchées sur le terrorisme , le sexe....auxquelles Houellebecq nous avait habitués.
C'est plus consensuel, c'est un Houellebecq aplani, adouci, affadi, disent certains...N'empêche on s'amuse, on sourit...C'est qu'il sait pratiquer l'auto-dérision , notamment en mettant en scène son propre personnage: un certain "Houellebecq"....et même son assassinat dans la 3ème partie du roman.
Le récit avance au gré des diverses rencontres d'un certain Jed Martin et s'accompagne de multiples considérations sur des people ( Julien Lepers , Beigbedder, J.P. Pernaut , Bill Gates...)
mais aussi sur des sujets plus "techniques", tels la pondaison de la mouche domestique(p.275) ,l'appareil-photo de marque Samsung, le bichon, la ville de Beauvais, les performances de l'Audi...etc
Chaque micro-événement du récit est prétexte à commentaires, digressions, précisions, comme si Houellebecq dépliait la carte, ouvrait des tiroirs ,inventoriait des typologies...
L'écrivain a visiblement consulté moult sites de documentation pour agrémenter son propos ( on l'a d'ailleurs accusé de "plagier" Wikipedia...) , mais pourquoi pas? Ce souci du détail donne du piment au déroulement d'une histoire somme toute assez banale , car Jed Martin reste un homme moyen, un Monsieur " Tout le monde" qui voyage 1 ou 2 fois en avion, se déplace en France à bord d'une Audi, qui passe les réveillons de Noël avec son père, peint un tableau , vit une courte histoire d'amour et se retire à la fin de sa vie dans la maison de ses grands-parents...
Pas de quoi attraper des palpitations donc , ni se passionner pour ce héros fort ordinaire.
MAIS je le redis , c'est plaisant à lire, léger et LE STYLE est au rendez-vous!!!