lundi 6 décembre 2010

Mother and Child de R. Garcia


FILM

Deux femmes malheureuses, blessées par la vie vivent dans la même ville sans se connaître.
C'est une mère et la fille dont elle a accouché à 14 ans et qu'elle a "dû" abandonner.
Le chemin pour se rencontrer sera long , laborieux et au final, inattendu, car la peur de souffrir domine , paralysant des élans et des velléités de retrouvailles.
Dans ce film, la solution, les éclaircies viennent plutôt des hommes qui tendent la main, s'exposent , prennent des risques....
Naomi Watts et Annette Bennings sont les deux interprètes talentueuses de la fille et de la mère, même si le jeu " mater dolorosa psychorigide" de cette dernière m'a semblé dramatisé à l'excès.

D'intéressantes questions et réflexions alimentent l'histoire, celle de l'abandon d'un enfant à sa naissance , d'une maternité précoce , du choix de l'adoption d'un enfant et de ses risques....Mère biologique ou adoptive, laquelle est la plus prégnante ? Difficile débat..

En tout cas , le réalisateur mexicain de " Ce que je sais d'elle... d'un simple regard " ( 2000 ) nous livre un film intimiste, profondément humain , qui évite l'écueil du mémo.
A voir....


dimanche 21 novembre 2010

Potiche de François Ozon

FILM
Je ne suis pas friande du cinema français, mais je me suis laissée entrainer par cette comédie réjouissante qui dénonce joyeusement sans tomber dans la caricature....On retrouve la verve, les couleurs , le phrasé de "Huit femmes" (2002). Tous les ingrédients du Vaudeville sont présents, ses retournements de situation, ses quiproquo , ses caractères bien typés...mais ce n'est jamais plat , ni trop prévisible.
Les acteurs de choix, sont tous excellents. Catherine Deneuve est brillante et Depardieu parvient à ne pas être ridicule ...Bref, je me suis régalée.

samedi 6 novembre 2010

The Social Network de David Fincher


FILM

Film dynamique, rondement mené qui progresse à la vitesse des connections au site, cad exponentielle.
Le personnage central, Mark Zuckenberg , perdu au milieu d'un archipel d'ordinateurs et d'informaticiens est le prototype de l'asocial, limite autiste, immature, psychologiquement fragile, décalé...
La création du site "Facebook" , sa croissance est surtout un théâtre où se déchaînent passions humaines, trahisons, déboires amoureux, vengeances, jeux de pouvoir.....un vrai drame shakespearien!!
Le montage du film est particulièremenr réussi . En effet, les questions posées au fondateur du site lors des procès qui lui sont intentés , sont recontextualisées par une série de flashback...
Ce jeu de va et vient entre passé et présent dynamise le film, empêchant la linéarité de s'installer.

La 1ère séquence , une conversation entre Mark et sa copine, est invraisemblable, du jamais vu...
Quelle audace, ce dialogue de sourds, un niveau d'incompréhensions lexicales et humaines rarement atteint!!!
Le film s'achève sur un Mark "connecté" à Facebook qui attend la réponse de sa copine à la question: "Veux-tu être mon amie?" PATHETIQUE!!!, ce naufragé existentiel, créateur
de l'amitié virtuelle à qui les amis réels font cruellement défaut.

Rappelons que D.Fincher est le réalisateur de films performants , tels Seven, Zodiac, L'étrange histoire de Benjamin Button ( que j'ai moins apprécié )...

dimanche 3 octobre 2010

THE TOWN de BEN AFFLECK


FILM .... Braquage de banques sur fond de coup de foudre....
La critique est unanime: avec ce second film , B. Affleck s'impose comme un réalisateur talentueux.
Il y est surtout question de braquages, d'otages, de fourgons blindés et pourtant on en garde une impression de grande humanité...A quoi cela tient-il ?
Sûrement au charisme du personnage principal, Doug ( interprété par B. Affleck ) en phase de rédemption.... à son visage paisible qui se veut rassurant pour la femme qu'il a emmenée dans une improbable aventure... surtout à l'intérêt évident que le réalisateur porte aux relations humaines en général , celle du fils à son père ( très belle scène de rencontre en prison ), celle de l'amoureux en quête de crédibilité , celle de l'ami qui tente de couper les liens avec les anciens potes braqueurs...
De plus, "Doug" s'est entouré d'acteurs très crédibles , notamment son frère d'armes et l'agent du FBI chargé de coincer Doug et sa bande...
Bref, un polar réussi avec ses poursuites incroyables dans les rues étroites de Boston, ville natale de B.Affleck qu'il filme à merveille , ses hold-up masqués, ses règlements de compte , mais surtout plus qu'un zeste d'humanité !!!

samedi 25 septembre 2010

Wall Street II ...d'Oliver Stone


FILM
Parfait pour un weekend pluvieux...On ne réinvente pas le monde bien sûr ,surtout celui de la finance!!!...mais on passe un fort agréable moment cinéma, car O.Stone sait filmer, juxtaposer les scènes et imprimer à l'ensemble du film un rythme enlevé , trépidant , rappelant les hausses et les baisses des marchés boursiers.
Il emmène le spectateur dans ce tourbillon où chacun des protagonistes est tour à tour grugé...La morale est sauve, tout cela sur fond d'histoire de couple et de famille.
La présence de Michael Douglas , au coeur du film, laisse de l'espace aux autres acteurs , ce qui donne un film équilibré. Il y a de belles et profondes phrases, à méditer!!!
Bref, j'ai beaucoup apprécié.

dimanche 12 septembre 2010

Avec TOLSTOI de D.Fernandez


LIVRE
Le livre est plaisant à lire, car il est organisé en 31 chapitres variés, consacrés aussi bien aux lieux ( surtout Iasnaia Poliana ) où vécurent Tolstoi et sa femme Sophie , à sa place particulière dans la littérature russe , à sa personnalité complexe , à ses oeuvres maîtresses, mais aussi à quelques courtes nouvelles révélatrices de sa pensée.
D.Fernandez compare Tolstoi et Dostoievski et j'adhère entièrement à l'idée d'un Dostoievski passionné, excessif qui plaît aux ado alors que Tolstoi, lui, est l'auteur de la maturité , du "ton juste" (p30), sans effets...." Il dit ce qui est, et seulement ce qui est, sans... pathos visionnaire"
Inconditionnel de Tolstoi , D. Fernandez parvient cependant à nous livrer un regard objectif sur l'écrivain, rendant notamment justice à sa femme, trop souvent décriée et ravalée au rang de mégère..
Regard objectif sur l'oeuvre aussi : il considère que les personnages d' Anna Karenine" sont trop des copies conformes de Tolstoi et de sa femme. Il y manque le souffle créateur , l'inspiration pure fait défaut. "Guerre et Paix" n'échappe pas non plus à quelques critiques. Les nouvelles , moins connues de Tolstoi sont remises à l'honneur et commentées.
Par exemple, " La mort d'Ivan Illich" ou un essai peu connu de 1897 : " Que devons-nous faire?"
écrit suite à sa découverte de la misère ouvrière...

Bref, l'auteur revisite agréablement l'oeuvre immense de TOLSTOI et sa trajectoire de vie.
Voir le film " THE LAST STATION" ,consacré à la fin de la vie de Tolstoi vient avantageusement compléter la lecture de ce livre.

samedi 11 septembre 2010

THE KILLER INSIDE ME


FILM
Le jeune adjoint du sherif d'une ville du Texas dans les années 50 nous raconte son histoire en voix off.
Derrière son apparence lisse,son visage d'ange, innocent, se cache un redoutable meurtrier qui sacrifie sauvagement les femmes qu'il aime pour réaliser des plans machiavéliques dont l'exécution pétrifie le spectateur...Tant d'horreur, de sauvagerie, on est proche de l'inimaginable.
Certaines scènes sont totalement insoutenables, d'autant plus que celui qui tue et sa victime se soutiennent par le regard, regard coupable de l'un et implorant de l'autre.
Ils se voient littéralement tuer et être tué.
On assiste aux meurtres comme si on les vivait à l'intérieur des personnages , " inside... "
et donc c'est troublant et révoltant, comme si on ne pouvait cautionner de tels actes.
Violence et barbarie qui interpellent un spectateur "sain"!!!
C'est , paraît-il , ce qu'a voulu Michael Winterbottom, le réalisateur : que nous trouvions ce "spectacle" repoussant, insoutenable, sinon nous serions des pervers.
Casey Affleck, le frère de l'autre, est remarquable dans son rôle à la Jekill-Hide , ambigu à souhait, on lui donnerait le Bon Dieu sans confession. Il est entouré d'acteurs talentueux, notamment Simon Baker, acteur australien , "Le Mentaliste" de la série télévisée.

lundi 16 août 2010

Cosa voglio di più? de Silvio Soldini.


FILM
Silvio Soldini, réalisateur italien a l'art de choisir les acteurs appropriés.
Déjà, sa comédie romantique " Pane e tulipani " nous avait régalés en 2000 et l'acteur Bruno Ganz notamment faisait merveille.
Cette fois, Soldini filme la naissance d'une passion entre deux êtres "ordinaires" (chacun marié) qui n'ont jamais éprouvé une telle intensité dans la découverte de leurs corps et de leur désir. Passion dévorante, torride. Attirance irrépressible qui balaie toute culpabilité, tout bon sens...Il ne reste que cette nécessité absolue de se revoir, de s'étreindre une fois encore .
Les 2 acteurs jouent juste, naturel ( l'actrice italienne Alba Rohrwacher est radieuse...),le rythme du film est alerte. De plus, l'environnement professionnel et familial des 2 amants, très bien défini donne de l'épaisseur et de la vraisemblance à leur relation.Je vous conseille donc ce film, sans bien sûr en dévoiler la fin!!!

lundi 9 août 2010


THE LAST STATION de Michael Hoffman.

FILM
Le film se consacre aux derniers mois de la vie de Tolstoi. Sa vie conjugale mouvementée correspond à une évolution de sa pensée : il éprouve alors une volonté de partage, d’amour universel. Le don de soi et de son œuvre au peuple russe est maintenant prioritaire . Sa femme
Se sent dès lors délaissée, trahie, spoliée de l’héritage. Les disputes, crises de larmes, réconciliations et menaces se succèdent. Typiquement russe ?
Tolstoi finira par quitter sa maison pour mourir dans le silence et la solitude laissant derrière lui 48 ans de vie partagée…Autour de ce couple attachant, gravitent quelques disciples en adoration devant le « Maître ».
L’histoire est agréable à suivre , malheureusement, Helen Mirren dans le rôle de l’épouse délaissée transformée en mégère en fait une tonne et ses simagrées frisent le ridicule.
Par ailleurs, le film donne peu de place à la pensée de Tolstoi, quelque part prémonitoire de la révolution proche. Les problèmes de la propriété privée , les privilèges des riches , la pauvreté des Moujiks , l’épanouissement de tous dans le respect de chacun lié au principe de la non-violence ( qui influencera fortement Gandhi ) ne sont qu’effleurés.
Mais sans doute était-ce l’intention du réalisateur de se limiter au cadre strictement privé de la fin de la vie de Tolstoi.
HYPOTHERMIE de A.Indridason.

LIVRE.
Un suicide , celui de Maria qui pourrait se révéler douteux, d’anciennes disparitions jamais élucidées, un pacte trouble entre une mère et sa fille suite à la mort inexpliquée du père , voilà quelques fils d’une enquête que va mener l’inspecteur Erlendur …., sans oublier que son propre passé le hante : son frère enfant a disparu dans une tempête de neige , lui-même a été retrouvé en état d’ « Hypothermie ».
L’enquête avance à petits pas , mais irrémédiablement vers la lumière grâce à la détermination d’Erlendur qui attentif à des faits mineurs, parvient à les relier, à leur donner sens, en posant les bonnes questions, en vérifiant ses intuitions et en déstabilisant les proches de Maria. La fin surprend, tout en confirmant certaines hypothèses.
L’intérêt du roman tient aussi au fait qu’il est traversé par des interrogations psychologiques et philosophiques, telles la vie après la mort, les contacts avec les défunts , la culpabilité du survivant…,sans oublier le cadre typiquement islandais avec ses lacs, ses hivers rigoureux, ses nuits interminables.

Arnaldur Indridason est l’auteur de plusieurs romans policiers.
« La voix . La femme en vert. Hiver arctique…. »
Souvent, l’intrigue majeure se déroule parallèlement à des enquêtes secondaires qui présentent des points obscurs et qui elles aussi taraudent l’inspecteur. L’intérêt du lecteur part ainsi vers différentes directions.



LA PLUIE, AVANT QU’ELLE NE TOMBE de Jonathan Coe.

LIVRE.
Roman touchant , roman tendre et profondément humain que celui de J.COE .
Dans un testament tout spirituel, une femme âgée se livre et confie son histoire à une enfant, Imogène en enregistrant sa voix sur une cassette retrouvée post mortem.
L’originalité vient de ce que la narratrice appuie son récit sur 20 photos qu’elle décrit, commente et fait revivre pour cette enfant devenue « accidentellement » aveugle…
Chaque photo ressemble à un petit tableau commenté : les détails sont minutieusement décrits, les personnages réactualisés avec vie , intensité au moment précis de la photo.
C’est un travail de ciselage, d’introspection qui nous est proposé. Du grand art !!!
Les photos sont donc le prétexte à dérouler le fil de plusieurs destins qui se sont croisés, dont celui d’Imogène , petite-fille de l’amie de la narratrice. Un secret sera dévoilé, un pardon accordé et on le pressent, la narratrice délivrée d’un lourd poids existentiel.

INCEPTION de Christopher Nolan.

FILM

Intéressante l’idée de pénétrer dans la tête de dormeurs en pleine activité onirique, d’investir leurs rêves, leur subconscient, voire de le modifier ou d’y implanter de nouvelles idées.
Le spécialiste en la matière n’est autre que Dom Cobb, personnage interprété par le brillant Leonardo di Caprio . Il n’est pas seul, car c’est un vrai travail d’équipes qui nécessite de connaître les entrées en matière, les codes, l’organisation interne de l’inconscient et ses niveaux d’accès …Il faut savoir comment initier un rêve, le débloquer et bien sûr comment réveiller le dormeur en douceur.
On l’aura compris, ce film baigne dans la science-fiction et revisite les questions essentielles des secrets d’autrui , du rêve et de la réalité, de ce qui est réel ou imaginé … A ce propos , notre héros a en quelque sorte dépassé les limites du rêve, puisqu’il a inoculé à son épouse une idée, une sorte de virus : lui faire croire qu’elle est irréelle, qu’elle vit dans l’irréel…
Il a réalisé « L’INCEPTION » cad l’implantation d’une pensée , d’une idée neuve dans le cerveau, entraînant par là-même son suicide bien réel ! Cette épouse morte hante ses rêves et tente de l’entraîner vers elle et leur vie fantasmée, renforçant la culpabilité et l’impuissance du héros.

La réussite du film est visuelle : images époustouflantes de cet inconscient peuplé de falaises, de forteresses imprenables, de villes aux immeubles fantomatiques et aux rues qui montent à la verticale , de maisons d’enfance…, autant de métaphores des blocages de l’individu , de ses résistances. Et donc la richesse conceptuelle du scénario est indéniable .
Malheureusement, ce voyage au pays des rêves s’apparente trop à un « James Bond » et perd de son intensité au profit d’une succession de courses poursuites , d’explosions , de fusillades dans des décors de neige complètement décalés.
Finalement, c’est une vision très , trop « technologique » des rêves que nous livre C. Nolan., dépourvue d’humaine sensibilité , de nuances …

Rappelons que C. NOLAN a réalisé de très grands films . Le déroutant « Memento » , « Insomnia » « The Dark Knight » ……..sont autant de récits complexes , abordant de près ou de loin des thèmes liés à la psychologie.

WHITE MATERIAL. de Claire Denis.

FILM
Dans un pays africain, une femme , propriétaire d’une plantation de café, refuse de partir malgré les menaces de guerre civile et la mise en garde de l’armée française qui évacue les lieux. Telle l’héroïne de M.Duras dans « Le barrage contre le Pacifique », elle résiste et tient bon. Ses planteurs se sont « cassés », son ex-mari cherche à revendre la propriété, son fils, ado tourmenté et mollasson traîne au lit la journée …seule Maria s’agite, part en quête d’autres travailleurs au village, décidée à sauver sa récolte.
Peu à peu, autour d’elle, tout fout le camp : le courant est coupé, des enfants-soldats investissent sa maison, le fils pète un câble …etc
Maria est une reine blanche en danger, mais son déni est à la mesure du drame qui se noue : moins du côté des milices qui se rendent maîtres de la propriété que du fils qui par sa faute se retrouvera prisonnier des flammes…

Claire Denis (dont on apprend qu’elle a grandi au Cameroun …) se révèle une réalisatrice talentueuse, subtile, le film est magnifiquement construit . Les premières images nous plongent dans le dénouement du drame et peu à peu, nous remontons le fil de l’histoire à travers le regard d’une Isabelle Huppert hagarde et prostrée.
L’actrice, une fois encore, crève l’écran , elle interprète avec sensibilité et sobriété l’immobilisme actif de cette femme, à mi-chemin entre innocence et inconscience qui s’accroche malgré les nombreux signes de délitement qui s’accumulent. Les autres acteurs jouent tous très juste et on saluera la prestation de Christophe Lambert en ex-mari, sans réel pouvoir, ni influence.
Au-delà du drame familial, ce sont aussi 2 mondes qui se rencontrent, celui des Blancs qui possèdent le « white material » et celui des Noirs qui goûtent dans le plus grand désordre au luxe des civilisés : un briquet en or, un collier ciselé, une baignoire, des médicaments, même des doudounes…La réalisatrice a eu l’intelligence de ne pas « dater » précisément ce récit, lui laissant ainsi sa portée universelle.

mardi 22 juin 2010

El secreto de sus ojos de J.J. Campanella, cineaste argentin

FILM
Un dernier pour la route avant les grandes vacances!!!....
Je fais toujours confiance aux "Oscar du meilleur film étranger " décernés par Hollywood ... cette fois encore , j'ai eu raison. Ce film mélange allègrement différentes époques , différents niveaux d'analyse , différents genres aussi: du policier au film sentimental ....avec de savoureux moments de franche comédie , et un évident arrière-fond politique.
Un juge d'instruction à la retraite veut écrire un livre sur une enquête ancienne qui n'a cessé de le tarauder et lui semble encore nébuleuse . Et le voilà parti à la rencontre d'une juge qui était à ses côtés pendant les faits , juge à laquelle il vouait une adoration jamais exprimée , mais qui se lisait "dans ses yeux" . Beaucoup de sentiments se traduisent dans de simples échanges de regard .
Une vérité peut-elle surgir suite à la ténacité de ce juge qui ne lache jamais le morceau et veut à tout prix comprendre, retrouver et interroger les protagonistes de l'affaire de l'époque ?
Leur amour va-t-il enfin s'exprimer autrement que dans les regards?
Le film nous le dira , mais surtout on n'oubliera pas d'épingler un plan séquence de 5 minutes , vertigineux qui plonge sur un stade de foot où nos enquêteurs repèrent au milieu des supporters LE suspect numéro 1 du meutre , lui qui regardait avec tant d'intensité la victime et amie sur les photos de l'album.
Je sais , c'est un peu confus.....mais allez voir le film , vous ne serez pas déçus par l'interprétation de trois bons acteurs argentins. A TOUT BIENTOT . Nadine.

mardi 1 juin 2010

L'IMMEUBLE YACOUBIAN de Alaa El Aswany , écrivain égyptien.


LIVRE

Entrer dans ce roman n'a pas été si aisé , étant donné la multiplicité des personnages dont les destins singuliers se croisent et se chevauchent . On perd un peu le fil , on ne sait plus exactement de qui il s'agit.

Cette difficulté narrative surmontée , on se laisse emporter et on se passionne pour chaque destin, celui du vieil aristocrate , incorrigible amateur de femmes, jalousé par une soeur frustrée , celui d'un journaliste homosexuel , celui du fils du concierge de l'immeuble , Taha auquel est injustement refusée l' entrée à l'école de police . Sa frustration le conduira à suivre l'enseignement d'un cheik intégriste et à vivre dans un camp qui prépare au Jihad.
Les épreuves tant physiques que morales , les humiliations en tout genre ne sont épargnées à aucun de ces personnages qui se retrouvent terrassés , laminés...
Seule , une femme, Boussaina qui tente de gagner quelqu'argent sans subir les avances et les passe-droit de son patron tirera son épingle du jeu . Son intégrité , son refus d'abuser de sa beauté et de sa relative jeunesse la sauvent.

L'intérêt du roman réside dans la manière personnelle dont sont abordés l'islamisme montant , la corruption de certains dirigeants , l'incapacité d'un gouvernement à améliorer les conditions de vie des pauvres, les préjugés qui entourent l'homosexualité et même toute forme de sexualité.
Un livre rare , dense qui , paraît-il , a déjà été porté à l'écran .

lundi 24 mai 2010

FILMS DE PRINTEMPS...4

4 FILMS
1) " Une exécution ordinaire" : Un Staline revisité par le formidable Dussolier , dont les maux
sont soulagés à la fin de sa vie par une femme aux pouvoirs de guérisseuse, c'est Marina Hands, parfaite d'émotion et d'expression variées.
Mais la peur rôde, peur d'être à tout instant arrêté pour de futiles motifs ...Cette peur recouvre tout le film de sa chape de plomb....

2) " Les invités de mon père" : j'ai adoré, faut dire que je suis une inconditionnelle et de Luchini et de Karin Viard ....et donc pas tout à fait objective.....Quelques répliques savoureuses....

3) " Millenium 3 " aussi réussi à mon avis que les 2 autres ....Le film , en plus, a pour effet de revisiter un roman qu'on a déjà lu il y a 2, 3ans....ça rafraichit donc la mémoire!!!

4) " Robin Hood " : magnifiquement filmé, casting impeccable...ça nous change des versions précédentes de Robin des bois...Ne pas partir, svp , avant le générique de fin, qui est de toute beauté..
Voilà 4 rapides critiques pour ne pas vous faire défaut en cette période de "promesse " d'été et
de début de période d'examens pour tutti...!!!! Bons films à TOUS.

dimanche 25 avril 2010

CONSEILS

" CECI N'EST PAS UNE CRITIQUE"!!!

Le printemps est là , les petits oiseaux chantent , les salles de cinéma sont quelque peu désertées...Place aux DVD.....
MERCI à vous qui consultez le Blog ( le nombre de visites s'affiche en haut de la page ) , même sans laisser de commentaires.
Si vous n'avez pas le temps de parcourir tous les films , voici quelques incontournables de l'hiver 2009/2010 :
Number ONE : Inglorious Bastards pour la manière magistrale dont Tarentino filme.

Number TWO : Fish Tank pour sa vérité

Number THREE : Departures pour son originalité

Number FOR : Soul Kitchen déjanté!!!

Number FIVE : A Serious Man décalé!!!

Dans ce commentaire , vous pouvez, vous aussi indiquer vos " INCONTOURNABLES ", manière de partager avec les visiteurs du BLOG!!!.....
Bel été à TUTTI.


dimanche 18 avril 2010

LA JEUNE FILLE REBELLE de J.C van Rijckeghem


LIVRE COUP DE COEUR
Comment expliquer le plaisir d'une lecture? Qu'est-ce qui nous donne envie de tourner les pages? A quoi cela tient-il exactement? Difficile à dire, bien sûr. Déjà les phrases sont courtes, alertes, élégantes, ... Ensuite des coups de théâtre surviennent sans cesse , et on va vraiment de surprise en surprise ... Enfin, le récit baigne dans une ambiance propre au plat pays moyenâgeux , à sa rudesse , à ses codes éminemment masculins auxquels se heurte de front cette "damoiselle" si éprise de liberté , d'égalité ....
Antigone touchante , séparée d'une tendre mère devenue folle , aux prises avec un père dur et intansigeant qui la destine au neveu du roi d'Angleterre afin de consolider les liens avec ce pays qui a récemment vaincu les Flandres.
Notre héroine tour à tour insoumise, moqueuse, sauvageonne se fiche bien mal de la bienséance , du rang qu'elle occupe et de la dame de compagnie chargée de sa surveillance , elle ne songe qu'à jouer de bons tours et s'accorde de petites escapades buissonnières . Il faut préciser qu'elle n'a que 13ans et se sent peu prête à la lourde tâche d'épouse de roi , celui-ci n'ayant par ailleurs vraiment rien pour lui plaire!!! On se laisse emporter par ce récit haut en couleur et son héroine , si audacieuse et frondeuse. qui affronte un destin hors du commun : devenir comtesse de Flandre ...La scène finale dont on ne révélera rien est haletante, travaillée au corps : un vrai petit sommet de littérature!!!

L'écrivain néérlandophone nous régale donc , il a assurément été bien traduit dans la langue de Molière . Pour info, il a réalisé l'adaptation en néérlandais de films d'animation tels que Chicken run, Monstres et Cie, le Monde de Nemo....












mardi 6 avril 2010

SOUL KITCHEN de Fatih Akin


FILM

Réjouissant , déjanté, rythmé , gargantuesque , revigorant , ......Une pelletée d' ADJECTIFS me viennent à propos de ce film . On passe vraiment un excellent moment. C'est à la fois la grosse farce et ses bons gags , mais aussi une tendre comédie agrémentée de zestes de légèreté ...
On est touché par les aventures rocambolesques de ce propriétaire de restaurant "au grand coeur" , car rien ne lui est épargné , ni la rapacité d'un requin de l'immobilier, ni la trahison de sa petite amie et les mensonges de son frère en liberté conditionnelle , ni de gros problèmes de dos ....Mais notre ami traverse ces revers de la vie avec un flegme , une foi , une capacité à rebondir qui donne vraiment la frite ( l'expression convient à cet entre-deux du fastfood et du finefood , vous comprendrez pourquoi!!!....) Et bien sûr , comme dans toute bonne comédie, notre héros sort gagnant de ces multiples épreuves.

Les amateurs de musique se régaleront particulièrement : il y a un fameux melting pot de toutes sortes de musique , judicieusement choisies en fonction des circonstances de l'histoire.

lundi 5 avril 2010

Le Club des incorrigibles optimistes de J-M Guenassia

LIVRE

Le sujet avait tout pour me plaire : les années 60, une bande d'exilés russes que cotoie un adolescent de 12 ans , la passion de la littérature , du jeu d'échecs ...
Ajouté à cela une écriture fluide et maîtrisée et le plaisir de la lecture est garanti .....sauf que le livre comprend 800 pages et qu' après 600 pages, ça patine , rien de suffisamment neuf ne vient égayer le récit , juste quelques soubresauts , pas vraiment un "secret ", pas de quoi tirer en longueur...Bref, j'ai dû quelque peu me faire violence pour poursuivre ma lecture jusqu'à son terme.
Par ailleurs , je comprends tout à fait que ce livre ait remporté "Le Prix Goncourt des Lycéens", il rencontre bien les soucis, les aspirations d'une génération d'adolescents , même si c'est celle des années 60 et le style est totalement accessible à un lecteur de cette tranche d'âge.

jeudi 1 avril 2010

THE GHOST WRITER de Roman Polanski


FILM

Dès la séquence d'introduction montrant une voiture visiblement abandonnée sur un ferry à quai , Polanski nous scotche à l'écran. Un ancien premier ministre britannique ( Pierce Brosnan ) a embauché "un nègre" pour rédiger ses Mémoires, ce dernier vient d'être retrouvé sans vie sur le rivage d'une île où séjournent le ministre et ses proches . C'est un londonien hirsute ( Ewan McGregor ) qui est appelé à poursuivre la tâche. Il atterrit donc sur cette île sans se douter de ce qu'il va découvrir . Ce "ghost writer" a tout du type normal, ... ni héros , ni aventurier et peu à peu , il s'englue dans les fils d'une machination politique . L'atmosphère oppressante de l'île balayée par la tempête, la villa vitrée qui évoque un aquarium , les visages à la fois tendus et impénétrables de l'entourage de l'ancien ministre et de ses gardes du corps , l'itinéraire improbable indiqué par le GPS d'une voiture de location , tout cela renforce une impression de désolation et d'angoisse montante ...La tension du héros et du spectateur va crescendo.

Le prix du meilleur réalisateur décerné à Polanski lors du dernier festival de Berlin me semble tout à fait justifié . La mise en scène est remarquable : le choix des espaces, de la lumière , l'enchaînement subtil des coups de théâtre participent à la sensation d'un piège qui se referme peu à peu. Polanski maîtrise remarquablement son sujet et nous livre un polar au final plus intimiste que politique.

dimanche 21 mars 2010

A SINGLE MAN de Tom Ford


FILM


Le film repose de bout en bout sur les épaules de l'acteur Colin Firth , émouvant et sensible .
Son personnage éprouvé par la perte de son compagnon est à la dérive et organise minutieusement les différents " actes" de sa "dernière" journée . C'est sans compter les rencontres-surprises de la vie.... Voilà pour la trame narrative , mais l'essentiel du film est sa beauté formelle , esthétisante : tout est parfait, travaillé au corps: les objets, leur éclat , l'expression de chaque visage , les détails des paupières , de la coiffure... , la maison et ses couleurs chaudes , brun, ocre, noir...les tons mauve oranger du ciel de Los Angeles.

Et en même temps, et c'est là LA RÉUSSITE : l'intensité du drame , les émotions, l'âme même ...transparaissent dans ce visage qui exprime douleur , doutes et fragilité extrême.
L' éminent couturier de Gucci aurait-il réalisé un opus de haute facture humaine ? En tout cas , il a affirmé un STYLE!!!

dimanche 14 mars 2010

CHLOE d'Atom Egoyan


FILM
Ce film est une nouvelle preuve que le choix des acteurs est déterminant pour la réussite de l'oeuvre, surtout aussi intimiste. Chacun est ici à sa juste place.
Chloe est parfaite avec son visage d'ange, avenant, souriant . On lui donnerait le Bon Dieu sans confession!!!....Le couple de Catherine et David ( interprété par Julianne Moore et Liam Neeson ) fonctionne à merveille, lui incarne le parfait Don Juan , très pris par son métier de prof de musique, tandis que son épouse se débat avec ses soupçons , elle qui se sent vieillir et fort négligée par son mari. Entre alors en scène la ravageuse Chloe , chargée "d'appâter " le mari.
Au fur et à mesure que l'action progresse , on se laisse peu à peu envoûter par le charme subtil que dégage Chloe , charme auquel Catherine elle aussi, n'est pas insensible...
Car l'intensité émotionnelle du film provient paradoxalement de la relation entre les deux femmes : lien de sensualité , de séduction , mais aussi jeu dangereux, jeu trouble qui pourrait tourner au drame , vu la fragilité , l'instabilité de Chloe ....
Julianne Moore est transcendante dans ce film, tout en finesse. Son désarroi transparaît dans toutes les scènes ...On suit ses doutes, ses tourments, ses inavouables secrets....On souffre avec elle quand elle se fait du mal en écoutant le récit circonstancié des ébats de son mari et de Chloe. On se réjouit qu'elle émerge finalement apaisée de cette traversée du désert. Elle a gagné la partie !!!
J'ai beaucoup aimé.

ALICE AU PAYS DES MERVEILLES de Tim Burton.


FILM


NON, je ne suis pas une inconditionnelle de Tim Burton... OUI, je suis tombée avec Alice dans le terrier du lapin et j'en suis ressortie, les yeux éblouis....Eblouis par l'inventivité, l'audace, l'harmonie de ce voyage coloré au pays des merveilles. Le film fourmille de trouvailles, de dialogues savoureux , de plans hallucinants , de détails qui tuent : Alice qui atterrit "à l'envers" dans le nouveau monde, Alice cachée dans la théière , la chenille bleue qui fume le narghilé ,craquante....
Helena Boham Carter est parfaite en reine rouge, Johnny Depp plus farfelu que jamais en chapelier fou et le personnage d'Alice est un subtil mélange de naïveté et de profondeur...Tout au long de son voyage initiatique , l'héroïne gagne en maturité , en sagesse . En se battant contre ses démons intérieurs et en affrontant les questions angoissantes de ce monde imaginaire , elle se montre désormais capable de donner une réponse sensée dans le réel : Non, elle n'épousera pas celui qui la demandait en mariage. Tim Burton a , en effet , légèrement modifié les circonstances qui président au voyage d'Alice. Et c'est très bien ainsi.
Le réalisateur s'en est donné à coeur joie pour égayer son propos : on assiste à un festival de couleurs chatoyantes , de costumes incroyables ... Les maquillages outranciers de chaque personnage ( animal ou humain ) accentuent encore le côté psychédélique du film , sans oublier la petite " danse" à laquelle se livre J. Depp à la fin du rêve d'Alice.

lundi 8 mars 2010

BIENVENUE CHEZ LES CH'TIS...de Dany Boon

FILM
Hier soir, plus d'un million de téléspectateurs ont vu (ou revu...) sur RTL la comédie de l'enfant du Nord qui a cartonné au box-office en 2008.
Pour moi , c'était une première et au risque d'être en porte-à-faux avec ma famille, mes amis et quantité de cinephiles.... , je n'ai pas DU TOUT aimé cette comédie. Je n'ai pas ri , pas même souri...Dès le début, c'était gros comme une maison , l'histoire de ce gars du Sud qui se fait passer pour un handicapé pour bénéficier d'une mutation en bord de mer .... Et ensuite, ça n'arrête plus: l'arrivée à Berg , l'hospitalité de Dany , les séances de carillon, le repas où les Nordistes se baffrent littéralement devant la mine catastrophée de l'épouse de Kad....
Tout est dans l'outrance, la caricature...Le trait est grossier, les clichés abondent....
Il paraît qu'il s'agissait notamment par ce film de redorer le blason des gens du Nord, de les réhabiliter aux yeux des autres Français. Il semble que ce but ait été atteint au vu du nombre d'entrées , mais je m'explique mal ce triomphe cinematographique . Faut quand même rappeler le battage médiatique et la campagne promotionnellle qui a présidé à la sortie du film , ne seraient-ils pas pour beaucoup dans ce succès sans précédent?

Disons que d'autres comédies comme " Le dîner de cons" , "Podium" et même " Camping" !!!....
m'ont bien plus amusée...Les scénarios y tenaient chaque fois la route et les gags m'ont plus convaincue....

lundi 1 mars 2010

LE SERMENT DES LIMBES de J.C.Grangé


LIVRE


Cette fois encore , Grangé marche sur la frontière du Bien et du Mal.
Au départ, un policier de la B.C. , ancien séminariste s'interroge sur la tentative de suicide de son meilleur ami et collègue, Luc, tombé dans un inquiétant coma...Pourquoi ce geste?
La dernière enquête de Luc le lance sur la piste d'un double meurtre dans le Jura: celui d'une enfant de 14 ans et plus tard de la mère de celle-ci, double meurtre placé sous le signe du diable , du satanisme.
Et de faire le lien avec d'autres scènes de crime caractérisées par de semblables rituels , crimes perpétrés à Catane (Sicile) ensuite en Pologne...A chaque fois, un "survivant", rescapé d'une expérience de mort imminente ( l'EMI ) semble habité par le diable et prêt au pire. S'agit-il de plusieurs figures meutrières ou bien une sorte de "chef d'orchestre" supranaturel organise-t-il ces mises en scènes aussi terrifiantes que macabres ? La réponse éclatera dans un final totalement imprévisible , à la limite du vraisemblable.
Ce polar était aussi haletant que les autres opus de Grangé et on ne compte pas les coups de théâtre, révélations , rebondissements et fausses pistes.... Un bémol, toutefois : la longueur du récit ( 650 pages...) se justifie-t-elle, n'alourdit-elle pas inutilement la trame psychologique ?

dimanche 28 février 2010

SHUTTER ISLAND de Martin Scorsese


FILM...... " POLAR PSYCHOLOGIQUE".....

Il est impératif d'aller voir le film, sans avoir connaissance de l'histoire . En effet , l'effet de surprise ne jouerait pas et ce serait perdre la fraîcheur du spectateur qui se laisse progressivement embarquer dans le récit pour mieux se réveiller et réagir quand la réalité se révèle quand même fort différente de celle perçue au début.


Un Marshal ( joué par Di Caprio ) chargé d'enquêter sur la mystérieuse disparition d'une pensionnaire de l'hôpital psychiatrique de "Shutter Island" ne rencontre que visages fermés, hostiles, mensonges à peine dissimulés lors des interrogatoires et surtout méfiance et refus de collaborer des responsables du centre , notamment de l'énigmatique Docteur Cawley.
Que cache cet hôpital ? Pourquoi ce bâtiment C inaccessible? Qui est le patient 67? Comment sont traités les internés ? Qu'est-il arrivé à Rachel, la disparue? Ce sont une partie des questions que se posent le Marshal et son co-équipier , et nous spectateurs qui suivons le déroulement des événements dans une atmosphère de plus en plus oppressante ( la tempête sur l'île accentuant encore l'impression de chaos ...) et sinitre.
D'autant plus que l'inspecteur est en proie d'abord à de fortes migraines, ensuite à des cauchemars de plus en plus invalidants liés à la perte de sa femme lors d'un incendie et à ses souvenirs de la libération du camp de Dachau à laquelle il a participé en tant que GI... C'est clair, son passé le hante. Sa santé mentale serait-elle aussi menacée?....
Les ACTEURS : judicieusement choisis par Scorsese:
Di Caprio: crédible et même convaincant Ben Kingsley: glacé et glacial à souhaits
Max von Sidow: raide comme un mort!!!

dimanche 21 février 2010

UN ROMAN FRANCAIS DE F.Beigbeder


LIVRE

Un livre-vérité, un livre-confession, un livre-transparence, un livre où on arrête de jouer , de se laisser prendre à son propre jeu . Un livre qui sonne la fin de la récré. Un livre, nouveau départ et fraîcheur retrouvée...

F. Beigbeder a obtenu "Le Prix Renaudot" pour ce 7ème roman.

Ce "roman" qui s'apparente à une réelle confession et auto-analyse n'a laissé aucun lecteur indifférent. Les critiques les plus acerbes croisent des éloges appuyés.
Je rejoins cette dernière catégorie , car abstraction faite du personnage médiatique, extravagant à l'ego surdimensionné , se cache une vraie plume. Le style est fluide, direct, tout en étant recherché. Il y a de bons mots , des réflexions sensées.
Le romancier se livre avec sincérité , sans complaisance "à la recherche "d'une enfance apparemment exempte de souvenirs et qu'un enfermement forcé ( une garde à vue suite à la prise de cocaïne ) va lui permettre de scanner, d'investiguer...Et certains faits de remonter à la surface, tels de rares bulles de champagne...
Nous en apprenons davantage sur le petit garçon gentil, poli, propre sur lui, mais si mal à l'aise avec les autres, issu d'un milieu aisé et bien pensant , sur le divorce de ses parents et surtout le non-dit qui l'a entouré, sur le frère aîné qui semble avoir tout pour lui dès le départ et par rapport auquel il n'a eu que le choix de se constituer en totale opposition. Ce "vilain petit canard" s'est réfugié dans la musique , la lecture et très tôt l'écriture pour exister.
Ce qui m'a plu dans ce récit , c'est que Beigbeder a évité un double écueil , celui du règlement de comptes ou de l'auto-apitoiement. Cela ne l'empêche pas d'égratigner au passage la génération de ses parents , génération mai 68, celle de la libération où certains "se faisaient pardonner " leur séparation en gavant leurs enfants de multiples gadgets...
Sa garde à vue qui se prolonge deux jours durant lui donne l'occasion de violemment s'insurger contre les conditions inhumaines , sordides des geôles parisiennes, mais ce moment de souffrance et de révolte , il le transmue en catharsis et en maturation.
Il sortira de prison libéré et différent.








samedi 13 février 2010

MAGNOLIA de P.T.Anderson





FILM

OURS d'OR à BERLIN en 2000.





Arte a eu l'excellente idée de programmer "Magnolia" ce jeudi , l'occasion de revoir ce film étonnant sorti en 2000. Film mosaïque qui fait s'entrecroiser 9 destins, tels les 9 pétales de la fleur du magnolia , tels aussi les fils reliés d'une toile d'araignée: UN VRAI DÉFI !!!
3 heures..., le temps nécessaire au cinéaste pour filmer avec subtilité et humanité des êtres en pleine crise existentielle et cela au cours d'une seule journée qui va tourner à l'orage et au déluge sur le plan météo. Pendant qu'un couple improbable se forme, un autre est en passe de se déliter . Un fils meurtri par la lâcheté de son père, maintenant mourant, lui sort toute sa rage, sa rancoeur avant de s'effondrer en larmes . Une jeune fille cocainomane refuse l'accès de son appart à son père . Deux personnages "satellites", l'infirmier et le policier , pleins de compassion rendent possible rédemption, réconciliation et apaisement... car ces drames cachent des blessures d' enfance, des trahisons, des mensonges, des lâchetés... et la question qui surgit vers la fin du film est bien sûr : Peut-on pardonner ? ou plutôt : Qu'est-ce qu'on peut pardonner?
Plusieurs scènes sont empreintes d'une rare qualité humaine et l'émotion est au rendez-vous , notamment celle où un enfant surdoué , habitué à gagner lors de sa participation à des jeux télévisés demande à son père trop dur d'être gentil avec lui...
Tous les acteurs jouent juste dans des registres différents. Julian Moore est parfaite en hystérique agressive, incapable de cacher son mal-être . Tom Cruise , au début macho , arrogant et cynique , perd peu à peu ses défenses et se revêt d'une fine couche de tendresse!
On ne révélera pas la surprise cinématographique qui nous est livrée " en prime" à la fin du film , sorte de délire visuel et narratif qui laisse perplexe!!!

Pour rappel, P.T.Anderson a réalisé en 2007 un film aussi fort sur un tout autre sujet : " There will be blood".










lundi 8 février 2010

LA FORET des MANES de J.C. Grangé





LIVRE
Je termine à regret la lecture du dernier policier de J.C.Grangé. Une fois de plus, l'intrigue démarre sur les chapeaux de roue et éclate dans deux ou trois directions différentes.
L'enquêtrice se concentre alors sur une scène de crime particulièrement macabre où s'entrecroisent faits de cannibalisme , laboratoires génétiques , inscriptions sur les murs évoquant des traces préhistoriques. Tombant par hasard sur l'enregistrement des séances d'un psychanalyste mises sur écoute, elle entend la voix, voix étrange, dédoublée du supposé tueur : un enfant autiste.
La piste du Nicaragua , d'une filière de sang contaminé et la découverte du livre " Totem et tabou" où Freud met en lumière la scène originelle du meutre du père par les fils du clan et les interdits fondateurs de toute société humaine qui en découlent : interdit de l'inceste , du parricide et de l'endogamie et totémisme...la déterminent à poursuivre l'enquête jusqu'en Amérique du Sud , aux confins de cette forêt des Mânes. Chaque étape franchie lui donne l'impression de se rapprocher un peu plus de l'enfer , enfer végétal, mais aussi humain. Sa perséverance s'avérera payante pour découvrir une vérité qui aurait pourtant dû lui sauter aux yeux dès le début!!!....Ce final , ce dénouement hautement improbable m'a aussi bien surprise et je me suis dit: "Mais bon sang, mais c'est bien sûr". Voilà... , je n'en dirai pas plus pour ne pas déflorer l'intrigue , sauf qu'une fois encore, ce polar ne m'a pas lâchée , de bout en bout il est palpitant, riche en rebondissements , dont le dernier génial.
Le lecteur retrouvera aussi certains thèmes chers à Grangé , tels l'enfance , l'innocence bafouées ( c/fr Miserere ) le sadisme des bourreaux. Grangé ne rechigne pas non plus à alimenter son propos par des références à la psychanalyse , à l'autisme, à la préhistoire , à la recherche génétique ....Autant se passionner et tout à la fois s'instruire.

dimanche 31 janvier 2010

THE ROAD de John Hillcoat


FILM

" La route" ou comment survivre après l'Apocalypse.
Un père et son fils errent dans un monde dévasté où il s'agit avant tout de trouver de quoi se nourrir et échapper à la rapacité de prédateurs (" les méchants") qui recourent au cannibalisme.
Il faut saluer la performance de Vigo Mortensen , méconnaissable dans ce père amaigri , en guenilles, qui veut transmettre à son fils les vraies valeurs, le "feu"....
Belle leçon de morale et d'humanité, mais ce film est désespéré et désespérant, à la limite de l'insoutenable ( par exemple, une scène où des humains destinés à la consommation! sont enfermés nus dans une sorte de fumoir...). De plus, l'ennui s'installe tout au long de ce roadmovie glacé. Les teintes grisâtres, lunaires , sans soleil recouvrent le spectateur d'une chape de plomb.
Il me faut l'avouer: j'ai quitté la salle avant la fin du film. Il paraît qu'elle laisse une lueur d'optimisme. Je m'en réjouis!!!

samedi 30 janvier 2010

LE SYMBOLE PERDU de Dan Brown

LIVRE
Ne boudons pas notre plaisir!!!...Dan Brown, vulgarisateur de talent nous emmène dans une nouvelle aventure mystico-philosophique dont il a le secret.
Ses ingrédients: une vie à sauver, un eunuque malfaisant, une énigme à décoder de toute urgence, une agent de la CIA très déterminée à contrecarrer l'avancée de l'éminent professeur...
Tout ça dans l'habituel trip urbain. Cette fois, c'est Washington et son Capitole qui constituent le décor. La tâche qui attend le professeur n'est pas mince, il lui faut percer le mystère d'un carré magique, interpréter diverses phrases latines, comme " Ordo ad chaos" ou " Annuit coeptis" ( inscription figurant sur le billet d'1 dollar )..., décrypter une grille de signes astrologiques, ésotériques et de hiéroglyphes.
Mais le roman constitue avant tout un voyage au pays de la franc-maçonnerie et les allusions à cette société semblent avérées, qu'il s'agisse du cabinet de réflexion où est conduit tout postulant avant d'être investi, du rituel d'initiation ou encore de la Pyramide et de ses degrés symbolisant le cheminement de l'initié...
Que dire encore, sinon que ce récit m'a passionnée, que je complétais ma lecture en consultant des données sur Internet, que j'ai fait l'acquisition du livre de F.Lenoir*, le même qui avait proposé des clés de décryptage du "Da Vinci Code" ... En effet, Dan Brown a cet art de distiller des moments de pause, d'explications et références hautement intéressantes quand le suspense est à son comble et qu'il y a " surchauffe". L'intérêt est donc double: suivre les rebondissements d'une enquête menée au pas de charge concernant un secret précieusement gardé au cours des siècles , mais aussi se familiariser aux rites d'une société dont un personnage dit à un moment qu'elle n'est pas "une société secrète, mais une société de secrets".
Au fond, apprendre , tout en étant scotché à un Thriller = que du bonheur!!!
Un bémol quand même , la fin est décevante, un peu comme un soufflé qui retombe!...car plutôt que de nous donner les clés de l'énigme et révéler le fin mot de ce "symbole perdu" , l'auteur se livre à une série d'observations religieuses plus ou moins douteuses, notamment sur la Bible, le "livre perdu"?
* La Saga des Francs Maçons de F. Lenoir.

dimanche 24 janvier 2010

A SERIOUS MAN des frères Coen


Pour ce FILM , les frères Coen n'ont pas fait appel à des acteurs archiconnus, mais celui qui interprète le rôle principal, mérite un grand coup de chapeau et tous les personnages qui gravitent autour de lui, et il y en a une kyrielle, sont décalés à souhait...
L'histoire tourne autour d'un père de famille, professeur de physique, totalement dépassé par la série de mésaventures qui lui arrivent à lui et aux membres de sa famille. En effet, tout "fout le camp" : son frère , un inadapté, hébergé chez lui se fait arrêter, sa femme le somme "poliment" de déménager, après lui avoir annoncé de but en blanc qu'elle avait une autre relation, un de ses élèves tente de le faire chanter..., sans oublier ses 2 enfants ado centrés sur leurs petits soucis personnels...Son regard , au début est perplexe, il endure , mais peu à peu il s'enfonce et commence à sérieusement s'interroger: pourquoi cela m'arrive-t-il à moi? pourquoi le malheur?... Il rendra visite à 3 rabbins différents , mais ses questions philosophico-religieuses resteront sans réponses ou recevront un éclairage complètement farfelu par le biais d'une histoire dans l'histoire . Bref, mauvaises questions, absence de réponse ou réponses vides....Rien n'a de sens.
En tout cas, nous spectateurs nageons agréablement dans ce monde absurde, fait de situations improbables, de répliques inattendues, de gestes inappropriés...Certaines scènes sont hilarantes,
notamment celle où l'amant de sa femme le serre dans ses bras, compatit et lui prodigue des conseils qui l'engluent encore davantage dans son marasme . Ou la scène de la Barmitsva où l'ado arrive shooté à la Marijuana...L'humour est à nouveau au rendez-vous , un humour fin, non exempt d'autodérision, car cette fois les frères Coen se sont attaqués à leur enfance, visiblement baignée du judaïsme et de ses rites..Le sujet du film , s'il apparaît plus profond n'en reste pas moins traité avec la même verve et truculence.

dimanche 17 janvier 2010

MILLENIUM 2


Cette fois, c'est Lisbeth Salander qui est la figure centrale du FILM , Michael Blomkvist se contentant d'accompagner l'enquête policière suite au triple meurtre et de retrouver la trace de Lisbeth, suspectée à tort. Elle s'est choisi un appart tenu secret de tous d'où elle suit les infos et mène ses recherches sur Internet...Elle apprend les dégâts collatéraux subis ( notamment le tabassage de son amie chinoise ) et part sur les traces d'un certain Zala ( alias Alexandre Zalachenko ) au centre d'un trafic de prostituées de l'Est, celui-ci s'avérera être son père.
Et le film de nous plonger dans le passé de notre héroine qui , à l'âge de 12 ans mit le feu à la voiture de son père et le laissa handicapé à vie pour venger sa mère des brutalités qu'elle subissait de la part de son mari. Suite à quoi, elle fut internée et mise sous tutelle de ce Burman qui abusa d'elle ( voir Millenium 1 ). Le vrai sujet de ce polar se précise, à savoir dénoncer toute forme de violence faite aux femmes , que ce soit dans le cadre conjugal ou celui de la prostitution.
Lisbeth est très crédible dans sa traque solitaire et son apparente fragilité n'est pas incompatible avec les moyens subtils dont elle use face à ses agresseurs...
On l'aura compris , je me suis laissée emporter par le rythme lent, mais soutenu de Millenium 2.

mercredi 13 janvier 2010

MES MEILLEURS FILMS ETRANGERS

- L’anguille d’Immamura
- The banishment. (2008)
- Breath
- Departures ( 2009)
- After the wedding ( 2007)
- Festen
- Turtles can fly (2005)
- Spring, summer,fall,winter (2004)
- Nueve reinas ( les neuf reines)
- Le fils : film russe (2003)
- The big Lebowsky
- Collision (2005)
- Breaking the waves
- Into the wild
- Babel
- La vita e bella ( 1997)
- Jackie Brown
- Manhattan ( Woody Allen )
- Lylia for Ever: film russe ( 2003)
- The Return : film russe ( 2004)
- Little Miss Sunshine (2006)
- Dersou Ouzala et Rashomon de Kurosawa.
- Sur la route de Madison
- Eyes wide shut (1999)
- Sex, lies and videotapes
- La vie des autres (2007)
- In the mood for love ( 2000)
- Snake Eyes ( 1998)
- Heaven
- Blue Velvet de David Lynch ( 1986)
- Le sixième sens...
- Laurence d'Arabie ( 1962 ) , meilleur film , 7 oscars
- Once upon in America ( 1984 ) de Sergio Leone
- L'armée des 12 singes de Terry Gilliam ( 1995 )

MES MEILLEURS POLARS
- The usual suspects.
- The Yards
- Seven
- Heat
- L.A Confidential
- The black dahlia
- Zodiac ...


MES MEILLEURES COMEDIES
- Le Père Noël est une ordure.
- Un air de famille.
- Le dîner de cons.
- Trois/ Zero ( 2002)
- Mission Cléopatre
- Les convoyeurs attendent ...

N'hésitez pas à indiquer dans un commentaire LE TITRE d'un film qui pour vous est incontournable***...
ça peut enrichir les références cinématographiques de tout un chacun....MERCI d'AVANCE.
Nadine.

lundi 11 janvier 2010

IRENE film d'Alain Cavalier

Comment parler de la perte de l'être aimé? Comment la mettre en images, l'évoquer dans un film ? Le journal tenu jour après jour en 1970, 1971 et 72 va être le fil rouge de ce pélérinage.
Il permet au cinéaste de réactualiser les souvenirs les plus ténus de sa femme en filmant des objets intimes, des lieux variés tels des chambres d'hôtel, des chambres d'amis...
Peu à peu, la personnalité d'Irène se précise: son inaptitude au bonheur, son manque de confiance en elle, ses sautes d'humeur, l'épreuve de l'avortement qui a mis fin à tout espoir de maternité...Tout concourt à exorciser sa disparition soudaine ce jour de janvier 1972 , dans un accident de la route. La voix du cinéaste , tantôt sobre, tantôt émue accompagne ce "voyage au pays des ombres", s'appuyant sur des plans magnifiques, souvent esthétisants. La caméra s'insinue dans un espace figé et dans un temps qui s'est arrêté ce jour-là. Un film exigeant, âpre, travaillé au corps , destiné de toute évidence à un public mûr en quête de sens.