lundi 30 novembre 2009

LE CONCERT de Radu Mihaileanu


FILM

Le générique se déroule sur les premières notes du concerto N° 21 en do majeur de Mozart. Le ton est donné : ce sera un hymne à la musique et à ces musiciens relégués au placard sous l’ère Brejnev qui comptent bien reprendre du service grâce à l’idée folle de leur ancien chef d’orchestre Andrei Filipov. Ils vont usurper la place de l’orchestre du Bolchoï pour une représentation exceptionnelle au théâtre du Chatelet à Paris.
Après de laborieux préparatifs ( quête des musiciens, choix d’un sponsor qui paiera les billets d’avion et tractations houleuses avec Paris…) le groupe débarque à Paris pour aussitôt éclater en ordre dispersé … Une violoniste renommée, interprétée par Mélanie Laurent a accepté d’être la soliste du concert, vu l’admiration qu’elle porte au célèbre chef d’orchestre, mais elle n’est pas au bout de ses surprises, ni de ses émotions…
Le rythme du film est enlevé. Certaines scènes très cocasses, notamment grâce à ce sabir franco-russe que baragouinent les invités-touristes, se mêlent à des moments d’émotion pure et de finesse musicale et humaine. On rit beaucoup, on est souvent ému et on sort de cette séance revigoré !!!
A titre informatif, ce réalisateur, roumain d’origine a déjà à son actif 2 belles réussites cinématographiques : l’une : « Train de vie » ( avec Rufus) et l’autre « Va , vis et deviens » , récompensée du meilleur scénario original.

THE INFORMANT de Steven Soderbergh.

FILM Le maître-mot de la filmographie de S.Soderbergh , c’est la diversité. De film en film, les sujets abordés changent et se renouvellent, de même que le choix des acteurs.Cette fois, il a offert le rôle-titre à Matt Damon, avantageusement entouré de partenaires parfaitement inconnus, mais tous impeccables.
Celui-ci est méconnaissable dans la peau de Mark, ce cadre BCBG, propre sur lui, arborant des cravates soigneusement choisies , qui pénètre chaque matin selon un rituel immuable dans son bureau. Au début, on adhère à sa dénonciation de pratiques douteuses au sein de son entreprise agroalimentaire : des accords ont été conclus avec d’autres producteurs internationaux pour fixer les prix de la lysine…Mais peu à peu, on commence à s’interroger sur ses motivations. Qu’est-ce qui le pousse à collaborer avec le FBI pour récolter des preuves, quel rôle exact joue-t-il au sein de sa société ? Est-il un chevalier blanc ? ou un imposteur de haut vol ? On s’y perd en cours de route, ne sachant plus démêler le vrai du faux. Car le thème de prédilection de Soderberg, le mensonge est une nouvelle fois abordé dans ce film. Peu à peu, le personnage principal échappe à notre entendement,devenant de plus en plus insaisissable et complexe. Il est vrai que Matt Damon joue remarquablement sur les 2 facettes de sa personnalité, l'employé modèle, limite demeuré ou le dangereux manipulateur, menteur pathologique, car ni lui ni le spectateur ne s’y retrouvent , tant les fils sont difficiles à démêler et si plusieurs fois, il est sommé de dire la vérité vraie, on reste sur sa faim et ça tourne en farce dont notamment les 2 sérieux agents du FBI sont les dindons !!!
J’ai personnellement trouvé le propos un peu lourd, la narration quelque peu lente, mais il faut saluer une trouvaille du montage qui consiste à constamment insérer une sorte de monologue intérieur, série de remarques que se fait le personnage ( en voix off) qui étoffent les séquences et leur confèrent un côté décalé qui convient au propos et l’allège.

mercredi 18 novembre 2009

FISH TANK (= Aquarium ) de Andrea Arnold. Prix du Jury à Cannes.


MON COUP DE COEUR 2009...***Il ne fait pas bon être adolescente quand on vit dans une banlieue de Londres, entourée d’une mère célibataire , totalement immature et portée sur la boisson et d’une jeune sœur , championne toutes catégories en injures.
Mia , rebelle-type de 15 ans, multiplie les rapports conflictuels avec tout le monde : ses amies, sa sœur, sa mère qui songe à l’envoyer dans une école spéciale.
Elle a une passion : la musique hip hop et se réfugie dans ce monde musical , s’apprêtant à passer une audition.
On entre progressivement dans la sensibilité de cette ado excessive, rageuse autant qu’émouvante ( grande gueule à l’extérieur, mais cœur de beurre à l’intérieur ) qui va très vite s’accrocher au nouvel amant de sa mère comme à une bouée de sauvetage. La voyant danser, ce dernier l’encourage , lui prête sa caméra ( un bout d’essai doit être envoyé avant l’audition ) , mais progressivement la relation entre eux va virer jusqu’à la découverte de l’énorme mensonge de l’adulte. S’ensuivent plusieurs péripéties totalement inattendues qui vont précipiter la maturation de la jeune fille.
Il y a de la fine psychologie dans ce FILM , sans lourdeur ni moralisme. Il y a aussi de vrais moments d’innocence et de tendresse où on échappe à cet univers fort « bétonné », une recherche esthétique : quelques plans fixes époustouflants.
On est bien sûr tenté d’établir des liens avec les films sociaux de Ken Loach, pourtant il semble que le point de vue adopté soit plus intimiste, l'héroïne filmée de l'intérieur. Est-ce le fait d’une réalisatrice /femme ?

dimanche 15 novembre 2009

AU ZENITH de Duong Thu Huong.

LIVRE Dès les premières pages, on est emporté par la poésie de ce langage à la fois simple et efficace. On s’imprègne de l’âme tourmentée, nostalgique de ce président ( il s'agit de Ho Chi Minh, ancien président du Vietnam ) qui jette un regard désabusé et si lucide sur ce que fut son existence, ses échecs, la trahison de ses amis politiques, sa lâcheté à l’égard de cette femme , 20 ans plus jeune que lui , qu’il a passionnément aimée et pourtant abandonnée à la cupidité d’un de ses ministres, le ministre de l’intérieur…Il a été le jouet du pouvoir et y a sacrifié son destin personnel : tel est le thème majeur de ce roman ;
En même temps, on y rencontre diverses problématiques :
- celle de la vie paysanne , très rudimentaire , basée sur de fort maigres ressources, telles le manioc ou la récolte de champignons…mais aussi très truculente , joyeuse vie qui se nourrit aussi de ragots, d’espionnages, de jalousies, autant que de fêtes outrancières où chacun « se lâche » , s’enivre, se goinfre aussi....Le chapitre consacré à cette paysanne qui en fin de vie , prise de réelle gloutonnerie , enfile une série de plats plus consistants les uns que les autres sous les regards ébahis des voisins est un régal. Et d’ailleurs, on mange beaucoup dans ce livre. On nous énumère des successions de plats aussi savoureux les uns que les autres et on participe à une vraie émulation entre cuisinières et recettes de tout bord …
- celle de la rivalité d’un père et de son fils. Ce dernier essayant de détrôner son père qui devenu veuf a ramené au village une jeune et jolie femme dont il a un enfant…Rien ne nous est épargné dans ce face-à-face violent dont le fils sortira meurtri, humilié et déchu de son auréole de maire du village. Il a enterré trop tôt , disent les habitants ( p.299 ) , un père qui malgré ses 60 ans n’est pas un vieillard.
Ce roman est véritablement atypique, il joue sur plusieurs registres : la politique, la vie paysanne, le bilan que chacun dresse en fin de vie, les lâchetés individuelles, le raffinement de
la cuisine vietnamienne, le face-à-face avec un fauve, la solitude du pouvoir …
Certains passages sont très crus, d’autres extrêmement poétiques et nostalgiques.
Cette œuvre volumineuse compte quand même près de 800 pages !

samedi 14 novembre 2009

D’AUTRES VIES QUE LA MIENNE d’E. Carrère.

Il est des LIVRES importants qui marquent le lecteur. En voici un.
Le délicat sujet de la perte d’êtres chers est abordé par l’écrivain dans un livre très émouvant.
Le récit s’ouvre sur le drame du tsunami. L’écrivain séjourne au Sri Lanka avec sa compagne, son hôtel situé sur une hauteur a échappé à la vague qui a par contre emporté la fillette d’un couple ami…S’ensuit alors toute une palette de réactions face au drame vécu : l’attente insoutenable d’une « bonne » nouvelle, la stupeur, la douleur muette, la solidarité aussi…
Plus tard en France, c’est Juliette, juge en fonction, jeune mère de famille et belle-sœur de l’écrivain qui lui inspire des pages touchantes. Les témoignages des intimes : Etienne, l’ami juge lui aussi, le mari, les parents…que l’écrivain a recueillis nous la rendent proche.
Nous accompagnons Juliette dans sa dégradation progressive, dans les phases de ce cancer qui la ronge, elle, jeune femme de 34 ans et mère de 3 petites filles. Avec elle, nous nous posons les questions essentielles, celles de la peur de la mort, du devenir de ses filles, du souvenir qu’elle va leur laisser.
Tout cela nous est partagé avec un tact et une pudeur extrêmes, sans pathos et sans complaisance. Un grand livre !

LES 10 FEMMES DE L’INDUSTRIEL RAUNO RÄMEKORPI . de Paasilinna.

LIVRE Un puissant PDG décide d’offrir, de « distribuer » plutôt les innombrables fleurs reçues à l’occasion de ses 60 printemps à 10 femmes qui ont fait partie de son tableau de chasse. On suit donc chapitre après chapitre les visites successives de notre séducteur qui à chaque fois ne manque pas de « culbuter » chacune de ses conquêtes.
Récit loufoque qui malgré la variété des personnages féminins, de leur âge, profession, caractère… souffre d’un caractère répétitif, mécanique. On se lasse chemin faisant de ce scénario identique, de la même mise en scène qui préside à chaque rencontre.
Le style est malgré tout léger, plein de drôlerie et d’humour. Mais les exagérations, les scènes poussées à bout font de ce récit un ramassis d’invraisemblances. On attend en vain un final haut en couleurs, car on nous a annoncé une terrible vengeance de ces 10 femmes « abusées » par le Don Juan…..

MISERERE. De J.C Grangé

Le dernier POLICIER de Jean-Christophe Grangé dont l’intrigue intelligemment développée intègre des thématiques variées, telles la musique, l’abus des enfants, les tortures pratiquées au Chili, les méthodes nazies et les recherches médicales de ceux-ci sur le seuil de la douleur….
Encore une fois, c’est un tandem aux commandes de l’enquête, deux flics « hors-la-loi » aux motivations incertaines et au passé torturé et mystérieux qui nous sera révélé au cours de l’histoire.
Le jeune russe a lui-même subi certaines tortures imposées aux enfants ; l’autre, flic à la retraite, arménien, a lui usurpé l’identité d’un autre décédé au Cameroun….
L’énigme, le fil conducteur, c’est le cri qui tue, cri tellement strident, aigu d’un enfant pubère qu’il « tue littéralement » en faisant éclater les tympans de la victime.
Granger a su allier suspens soutenu, fine analyse psychologique et richesse des problématiques abordées.

LA SOLITUDE DES NOMBRES PREMIERS. de Paolo Giordano.

LIVRE Premier roman d’un jeune écrivain italien très prometteur .
Ça démarre très fort sur 2 chapitres enlevés qui nous propulsent dans le monde inconfortable et marginal de deux enfants « différents » : Alice et Mattia. Ils sont inadaptés et inadaptables, chacun à leur manière et leur rencontre s’apparente à celle de 2 nombres premiers, 2 nombres jumeaux, tels le 11et le 13 ou le 15 et le 17….
Ils sont tous deux marqués par un destin ingrat, l’une rejetée par ses camarades du fait qu’elle boite, l’autre, impressionnant de virtuosité dans les mathématiques supérieures, mais cantonné à ce seul domaine…Ils se rencontreront, se reconnaîtront dans leur différence, s’apprivoiseront, mais se montreront incapables de prendre la balle au bond, de faire le bon choix à des moments déterminants de leur jeune vie d’adulte.
Le livre se termine sur un constat d’échec relationnel, constat évident, limpide qui n’engendre ni surprise, ni vraie compassion chez le lecteur. Leur histoire était « pliée » dès le début.

LE ROI DE KAHEL. de Tierno Monénembo.

LIVRE Histoire savoureuse d’un explorateur français du 19ème siècle, Olivier de Sanderval, personnage hors du commun qui se battit contre vents et marées pour imposer sa vision du « Fouta Djalon » ( la future Guinée française ) et son approche toute pacifique et égalitaire du peuple Peul et de son chef « l’Almâmi ». Le lecteur suit avec beaucoup d’intérêt sa progression dans des contrées pleines d’embuches . En effet, les maladies , les trahisons des indigènes, les luttes pour le pouvoir, la méfiance….n’épargnent pas le « futur roi du Kahel », sans oublier ses fréquents retours en France , à Paris pour convaincre politiciens et ministres du bien fondé de ses avancées et obtenir la signature de traités officiels….
T. Ménembo, écrivain guinéen, nous rend cette personnalité attachante , malgré sa mégalomanie, ses excès en tous genres. Le style est alerte , léger grâce à de petites touches d’humour.
De plus, l’intérêt ne faiblit pas tout au long du récit, au contraire, on est de plus en plus captivé par ce destin et les chances de réussite de ce visionnaire.

mardi 10 novembre 2009

LE RUBAN BLANC de Michael Haneke.

On ne sort pas indemne d’un tel FILM.
C’est l’horreur absolue, le Mal à l’état pur.
L’action se passe dans un petit village allemand juste avant la 1ère guerre mondiale et très vite, l’ambiance est plombée. Des incidents de plus en plus graves surviennent, sans qu’on découvre qui en est l’ ( ou les ) auteur . Un climat de suspicion, de soupçons, d’accusations s’installe. D’un côté, les enfants, tout sauf innocents, sont les victimes troubles d’adultes odieux, cyniques, certains abuseurs, qui les enferment dans un monde d’humiliation et de culpabilité. Le « champion » toute catégorie étant le Pasteur du village qui exerce sur ses propres enfants torture morale et répression raffinée. On peut lire sur ces visages « d’anges » butés, fermés, les graines de la révolte et de la vengeance … Les graines semées, il n’y a qu’à les voir pousser !!! Sont-ce eux qui sont devenus des bourreaux pour des plus faibles, des plus fragiles, tel l’enfant handicapé de la sage-femme ? Ont-ils martyrisé les enfants des pères « pêcheurs » ?
La question reste ouverte, le spectateur devra trouver ses propres réponses et interprétations.
La voix-off de l’instituteur , lui-même protagoniste des événements qui les relate des années après, , accompagne avantageusement leur implacable dénouement.
A la fin du film, il livrera une vérité , une « explication » des faits telle qu’elle a été avancée par le village, mais celle-ci est démentie par le premier incident. Alors ? A chacun son approche.
Les femmes, les filles, elles aussi sont soumises à la loi des hommes ( maris, amants ou pères ) qui les traitent comme des moins que rien, les humilient , abusent d’elles en toute impunité . Leurs velléités de rébellion sont bien vite réprimées.
Le film rappelle les univers et les thématiques chères à Bergman , à sa hantise du péché, mais elles se déclinent moins dans un huis clos que dans une communauté humaine, toutes générations confondues.
Le choix du noir et blanc se justifie pleinement pour ce film, de même que les plans fixes qui semblent chaque fois s’arrêter à l’entrée des maisons, comme pour nous laisser mieux imaginer ce qui se passe à l’intérieur.

INGLORIOUS BASTARDS de Quentin Tarentino.


La première séquence du FILM met de suite mal à l’aise. La perversité au service d’une fine intelligence s’y révèle redoutable et les faibles sont laminés. Le jeu de l’acteur allemand ( Christoph Waltz ) y est magistral, tout en nuance et virtuosité.
La référence au western est évidente de par la musique à la Ennio Morricone qui souligne l’imminence du drame , le plan d’ensemble et la succession de gros plans ;
Le ton est donné et très subtilement , le chapitre 2 nous projette dans l’univers des vengeurs de nazis dont les méthodes violentes sont à la hauteur de celles de leurs ennemis .
Tarentino sait raconter une histoire , en développer les étapes, recentrer sur les protagonistes
qui sans se connaître concourent tous à un même objectif : détruire la tête du nazisme, en éliminant , lors de la première d’un film allemand , leurs chefs principaux : Hitler, Goebbels, Herman..
Mais l’empêcheur de tourner en rond est partout, il repère les indices, traque ses proies et les confond subtilement. Sa cruauté n’a d’égale que sa politesse, proche de l’obséquiosité !!!
Christoph Waltz a obtenu "l'OSCAR du meilleur second rôle masculin" pour son interprétation époustouflante du colonel nazi!!!

JEUX DE POUVOIR avec Russell Crowe et Ben Affleck.

FILM dans la lignée des « Hommes du président » et de « L’Affaire Pelican » où il est question des influences croisées du journalisme et de la politique.
Russell Crowe incarne un journaliste pour le moins décontracté qui va se retrouver au cœur d’ une enquête criminelle dans laquelle se trouve de plus en plus clairement impliqué un politicien en vue, de surcroît ami d’enfance , qui semble au-dessus de tout soupçon dans le meurtre de sa maîtresse….Bon rebondissement final.
Il convient d’être très attentif à chaque détail, plan du film si on ne veut pas être « largué » dans sa compréhension globale….Le rythme du film est soutenu, les faits s’enchainent …C’était PARFAIT après une journée de corrections !!!.

ANGES et DEMONS de Ron Howard.

FILM Je suis rentrée sans problème dans ce polar mystico-scientifico touristique…Une belle virée dans Rome, une visite au pas de charge du Panthéon, du château Saint-Ange, de l’extase de Sainte Thèrèse ( Eglise de Maria della Victoria), de la Place Saint-Pierre, de la piazza del Populo, du bassin des 4 fleuves, piazza Navone…
Très fidèle au livre, le film a un rythme trépidant, soutenu… Le vrai coupable, le Camerlingue ( Evan Mac Gregor..) ne se révèle qu’en toute fin, alors que les soupçons se portaient sur un vieux cardinal…Les 20 dernières minutes sont un peu « too much » , expliquant dans le détail le pourquoi du comment.

MILLENIUM d’un Suédois.

FILM Fidélité parfaite au livre. Rien à redire. On est dans l’ambiance de cette île du Nord .
Les 2 protagonistes sont aussi bien typés que dans le livre, aux antipodes l’un de l’autre. Lui, très touchant dans son respect de l’histoire, du passé de sa comparse informaticienne, hackeuse hors pair, mais pour le moins étrange spécimen de la gent féminine.

DANS LA BRUME ELECTRIQUE DE B.Tavernier ;

FILM poussif, tiré en longueur...
Tavernier profite d’un polar pour faire de la psychologie à 2 balles : il met en scène un producteur, un jeune acteur alcoolique….Personnages improbables , tout ça sur fond d’enquêtes sur les coupables d’un meurtre raciste...
Les fantômes du passé reviennent à l’enquêteur, son passé au Vietnam…
Tommy Lee Jones était beaucoup mieux dans « No country for old men »…
Plan final!!!= nettement repris à SHINING.

THE BURNING PLAIN d’Arriaga.

FILM Drame familial. Une fille ( Charlize Theron…) a sans le vouloir mis le feu à la caravane où sa mère retrouvait son amant…Plus âgée, elle aura une relation amoureuse avec le fils de cet amant et en aura un enfant ( une fille ) qu’elle abandonne dés la naissance ;
On suit le destin tragique de cette fille-femme qui est hantée, culpabilisée par ce passé lourd…et cela par un procédé « mosaiques », cher à Innaritu ( 21 grammes…). On reconstitue peu à peu le puzzle… Petite anecdote privée: Il faut savoir que Arriaga est le scénariste de l'extraordinaire "Babel" et qu'au moment de la projection de ce film, les 2 amis se sont disputés et Innaritu a interdit à Arriaga d'assister à la présentation du film!!!

LE LISEUR.

FILM Attention trop grande accordée à la relation amoureuse (3/4 d’heure du film .) Cela me semble un peu malsain, dérangeant par rapport à la suite du film où l’horreur est révélée.
Le secret d’Hannah bien rendu, le côté tourmenté, tragique du personnage.

LE CHE (1ère partie ) de Soderberg

FILMBelle interprétation de Benicio del Toro , tout en nuance, brillant de sobriété, de calme…
Va et vient entre 2 époques :- 1962/1963 : le Che à l’ONU ( images en noir et blanc..)

-les années 50 où la guerilla se met en place.
Histoire de l’ascension, du chemin militant du Che à partir de sa rencontre avec Castro à Mexico, la formation des groupes de guérilleros dans la forêt ( alphabétisation, trahisons…) jusqu’à la prise de la Havane.
Un peu didactique, pédagogique !!!!...mais intéressant.

VALKYRIE


Je rechignais quelque peu à aller voir ce FILM, because Tom Cruise qui n’est vraiment pas mon acteur préféré ( sauf dans « Eyes wide shut »…) , mais bon , une page d’histoire à revisiter + le talent du scénariste de « Usual Suspects » m’ont convaincue.
Et je n’ai pas été déçue : le film est sobre, bien construit, la narration intelligente : on suit bien l’engagement progressif de Stauffenberg dans le complot, le rôle des différents protagonistes..
Le suspens est présent, on vit intensément ce court moment où les putschistes croient avoir éliminé le dictateur. Les ordres et contre-ordres se croisent , les téléscripteurs s’emballent, les arrestations des SS commencent…, les événements s’enchaînent sans qu’on sache à quel moment et surtout de quelle manière l’histoire va se retourner contre eux.
Jamais on ne tombe dans le mélo, les histoires personnelles sont à peine effleurées….On suit une trajectoire, celle d’un homme qui a choisi et a décidé d’aller jusqu’au bout.

BENJAMIN BUTTON

Le côté artificiel, invraisemblable, impossible de cette histoire m’a probablement empêchée d’y entrer, d’y adhérer…Au début, je me suis laissée surprendre par ce bébé-vieillard plein de sagesse, par le regard si distancié qu’il porte sur les autres pensionnaires du home. J’ai aussi apprécié sa découverte de l’amour avec une autre femme lors d’une de ses escales en Russie et puis au fur et à mesure que l’histoire se déroule « à l’envers » ou « à rebours », (telle l’horloge du début du film qui tourne à l’envers), j’ai moins aimé …Le FILM m’a même paru tiré en longueur. On sait depuis le début que Benjamin et Daisy vont se retrouver et s’aimer au carrefour de leurs deux vies, elle vieillissant pendant que lui rajeunit et rejoint le stade de l’enfant, du nourrisson…et les épisodes du milieu de leur vie sont fort « clichés » !!! (Par exemple, Benjamin qui fait de la moto, Benjamin qui fait de la voile, Benjamin qui part à la découverte de l’Inde…..) , peu convaincants…Le dénouement, même prévisible, n’en reste pas moins très émouvant, à la hauteur d’un vrai mélodrame. J’ai beaucoup pleuré…. Kate Blanchet, (Daisy) vieille femme mourante qui fait le récit de cette vie hors du commun à sa fille, lui révélant en même temps qui est son « vrai » père, joue très juste et est très touchante..
Brad Pitt m’a moins emballée, sans doute est-ce lié à ces nécessaires maquillages et recours aux images de synthèse que nécessitait sa lente métamorphose de bébé-vieillard qui rajeunit progressivement , retrouve ses cheveux blonds et un corps de jeune homme !!!… Je l’ai dit, vraiment trop artificiel à mes yeux.
Je finis quand même par me demander si D.Fincher n’est pas passé à côté de son propos : le thème du film, son moteur, son originalité est quand même ce décalage entre un être qui rajeunit et voit ceux qu’il aime vieillir et finalement disparaître autour de lui. C’était l’occasion d’une réflexion sur la vieillesse, la mortalité, la durée, la complexité du temps, la séparation entre des êtres chers….or tout cela n’affleure pas vraiment dans le film. Le personnage interprété par Brad Pitt reste très lisse, très en deçà : un amoureux transi, un jeune homme ressentant les premiers émois de l’amour, tout au plus un être à l’écoute des signaux essentiels de la vie : il suit les bonnes personnes , se conduit en bon fils, plus tard en bon père ( il fuit, refusant que sa fille assiste à son irréversible rajeunissement…)… Bref pas de quoi fouetter un chat !!!!

BURN AFTER READING


des frères Coen après “ No country for old men” avec J Barden dans le rôle du psychopathe …FILM réjouissant , plein de moments hilarants grâce au jeu impeccable de la palette d’acteurs tous aussi justes les uns que les autres…B.Pitt assume son personnage d’entraineur de gym, con et bête comme ses pieds, le pigeon rêvé pour être entraîné dans une histoire improbable sous la domination de sa partenaire ( Frances Mc Dormand) il va se révéler un bien piètre maître-chanteur. Il est ridicule à souhait dans ce nouvel emploi.
John Malcovitch, plus vrai que nature dans sa froideur, son self-control, qui se lache quand même à 2, 3 reprises, notamment dans la scène de l’auto avec Brad et à la fin avec sa hache….
G.Clooney, parfait dans son personnage de grand « baiseur », obsédé par la nécessité de courir et par la mise au point de son invention à destination de la gente féminine !!!..
Tout est tourné en dérision dans ce film : on s’y moque des salles de fitness, des rencontres sur internet, des films d’espionnage, des relations extraconjugales….

SLUMDOG/ MILLIONARY


FILM de Dany Boyle intelligemment construit…La capacité du jeune indien à répondre aux questions du Jeu : « Qui veut gagner des millions ? » est à chaque fois éclairée et expliquée par les drames de sa vie chaotique. On assiste ainsi à un va-et-vient entre le présent et l’histoire mouvementée du jeune homme, de son enfance.
Très réussi, touchant avec des moments d’une grande drôlerie, sans oublier la romance qui finit bien.

1) REVOLUTIONARY ROAD et 2) AWAY WE GO de Sam Mendes

FILM Quelle prestation d’acteurs !!!...Di Caprio et K. Winslett sont époustouflants !!!....Un couple idéaliste qui s’englue dans une atmosphère étriquée, puritaine des années 50….Elle , fragile, limite dépressive, souffrante est prise entre l’impossibilité de rester ( rester la bonne épouse américaine…) et celle de partir, puisque lui a en définitive renoncé au rêve de Paris pour continuer une carrière finalement prometteuse où chacun lui laisse entendre que son père, ancien cadre de l’entreprise sera FIER de lui…Elle sombre, elle abandonne qd elle sent cela et le drame semble inéluctable….
Questions posées par le film :
- Vouloir vivre ses rêves , quitter un univers bourgeois asphyxiant où tout semble déjà tracé, ressemble t-il à une fuite ou à une vraie liberté, un chemin de créativité loin des ornières…
- Le choix cornélien, le dilemme…
La souffrance transpire à travers tout le film.
Très bons seconds rôles de Katy Bates et le « fou » qui est le plus sensé de la bande et dit tout haut ce qu’aucun n’ose dire ….Il agit comme un révélateur dans la crise du couple, lui qui était le seul à adhérer à leur projet de départ pour Paris s’étonne du revirement et en cherche la ( ou les ) raison : il met à nu leurs lâchetés, leur frilosité , les raisons plus ou moins inavouables de renoncement et renvoie les 2 protagonistes nez-à-nez….
Katy Bates est formidable dans son personnage puritain, bien intentionné, mais ridicule et ridiculisée par son fils….Dernier plan extraordinaire où le mari baisse l’intensité de son appareil auditif pour échapper à ses jérémiades…

FILM : AWAY WE GO du même Sam Mendes.
On espérait un nouveau Sam Mendes aussi réussi que "Revolutionary Road", quelle déception donc que ce roadmovie matrimonial sur fond de naissance attendue!!!
Un couple décide en effet d'entreprendre un périple de Phoenix à Miami à la rencontre de quelques anciens amis ou parents...Ils engrangent ça et là des témoignages , des vécus plus que variés sur la vie à deux, le mariage, l'éducation des enfants....avant de regagner in fine leur" home"...Un ennui profond se répand tout au long du film , les visites du couple se suivent sans apporter , à une exception près , aucun zeste de saveur...C'est niannian , sirupeux , consensuel à souhait . Les personnages rencontrés sont beaucoup trop caricaturaux. Les plans sont lents, convenus, les dialogues des 2 amoureux fades et insipides , ils sont d'accord sur tout et se promettent la lune...On attend en vain un soupçon de début de dispute ou de léger désaccord, que nenni !!! ... on a juste droit à un merveilleux happy end : le couple assis sur les marches du perron contemple le bord de l'eau ...Original, non?
( Vu le film en février/ 2010 )

TWO LOVERS


Magnifique prestation de J.Phoenix qui porte le FILM, laissant transparaître un mal-être, un malaise existentiel permanent…Un torturé, …Fin intéressante qui rebondit et fait passer du drame au happy-end…

LOFT

Bon FILM POLICIER d’un réalisateur flamand avec des acteurs flamands. Le sujet de second plan est celui du rapport entre les hommes et les femmes, des hommes qui mentent quand même pas mal et s’organisent une vie « parallèle » bien pépère…

ENTRE LES MURS de Laurent Cantet.


Regard critique sur une jeunesse multiculturelle , mais/et culturellement décalée, larguée…., qui n’a pas « les mots » pour dire son désarroi, qui arrive en classe avec d’énormes problèmes existentiels et familiaux qu’elle est totalement incapable de se formuler à elle-même.
Regard sur un prof qui malgré une évidente bonne volonté ne trouve ni le ton ni le rapport justes avec sa classe. Un prof qui suscite plus les tensions qu’il ne les apaise….L’impression qu’il s’enfonce peu à peu , qu’il s’enlise dans le même bourbier que ses élèves.
Trop sur le même pied que ses élèves, il laisse apparaître de multiples contradictions.
Notamment, il veut qu’on lui obéisse sans discuter, qu’on exécute ce qu’il demande (par exemple de lire à haute voix son autoportrait) , mais lui de son côté n’arrête pas de discutailler, de s’auto- justifier,…parfois même d’ironiser assez mal à propos, il se laisse sans cesse interrompre…. « Ce laisser-s’exprimer l’élève » se retourne et contre lui et contre les élèves dont l’un est à la suite d’un conseil de discipline, renvoyé .
FILM interpellant donc qui n’a pas eu peur de proposer un prof fragile qui rame en pleine tempête Film réaliste qui montre sans juger ce monde de l’école où se cotoient des univers si variés , souvent incompatibles.